La douleur, toujours et encore

(mars 2021) ft. @noah jones

Sofia détestait sa prison dorée, elle voudrait pouvoir s’échapper au loin. Cependant elle avait déjà tenté et cela n’avait rien procuré de bon, au contraire. Son époux avait déversé sa rage sur elle et leur deux fils. C’était à ce moment précis qu’elle s’était dit ne plus faire de vague, c’était pour ses enfants qu’elle restait calme. Cherchant un plan pour mettre fin à tout ça, cependant il lui était impossible pour le moment. La seule chose qu’elle aurait pu faire était de lui mettre une balle dans la tête, au moins cela serait efficace, mais la jeune femme ne souhaitait pas finir en prison. Surtout que si elle venait à être en prison pour le meutre de son époux, ses enfants se retrouveraient seuls ou pire sous la garde de son père. Et ça, il n'en était pas question. Elle devait trouver autre chose. En attendant, elle s’échappait comme elle le pouvait dans son travail ou encore en montant à cheval. L’équitation était un plaisir qu’elle partageait avec son frère, mais pour l’heure il n’était pas présent. Une heure s’était écoulée avant d’apercevoir son époux au bord de la carrière. Que venait-il faire ici ? Elle n’aimait pas le voir ici, surtout que son cheval n’appréciait pas. Sofie ne se soucie pas de sa présence préférant continuer les sauts qu’elle était en train de faire. Cependant en arrivant vers son époux Solar fait un refus faisant tomber Sofia à quelque mètres de l’homme.

“Eh bien je vois que tu as évolué depuis la dernière fois.” dit-il avec un ton ironique.

Prenant une grande inspiration, Sofia retenait la colère qui montait en elle. Elle ne disait rien et regardait simplement son cheval qui semblait toujours aussi angoissé par la présence de son époux. Alors qu’elle tentait de se relever et de prendre appui sur sa cheville, ce fut impossible. Elle reste à terre soupirant, certainement qu’elle s’était tordue la cheville en tombant.

“Tu ferais mieux de faire piquer ce canasson. Et au passage d'abandonner ce sport. Tu es aussi douée pour l’équitation que pour le reste. ” dit-il simplement avant de faire demi-tour puis de partir sans un mot de plus.

Sofia était au sol, elle soupira lourdement en le regardant partir. Elle n’aimait vraiment pas qu’il vienne la voir, à chaque fois c’était pareil. Pourtant lorsqu’il n’était pas là, tout se passait parfaitement bien. Peut-être qu’il le faisait exprès, que la voir au sol l’amusait. Son cheval approchait alors son museau de sa tête comme pour s’excuser. Elle glissait sa main puis le caressait affichant un léger sourire. Solar était un cheval qu’elle avait depuis plusieurs années, lorsqu’elle l’avait acheté il avait à peine 1 an. Au fil du temps ils avaient tissé un lien fort, cependant à chaque fois que le mari de Sofia venait le cheval faisait n’importe quoi. Cette fois, il l'avait fait tomber. Sa présence l'angoissait peut-être, au fond cela n’aurait pas été étonnant.

"Ce n'est rien Solar, ne t'inquiète pas. Je ne t'en veux pas." dit-elle alors qu'elle continuait les caresses sur son cheval.

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La douleur, toujours et encore

feat  @Sofia Meir  

Encore un nouvel emploi. Je les enchaine dernièrement. Faut dire qu’ils ne me plaisent pas tellement non plus, mais faut bien ramener de l’argent si je veux payer mon loyer. Je soupire tandis que je nettoie les écuries. Ce n’est clairement pas un travail qui me plaît, n’étant pas forcément le plus à l’aise avec les cheveux. Fort heureusement, je n’ai pas à les monter ou autre, juste à nettoyer les différents boxs et les nourrir et vérifier que les équipements sont bien rangés. Rien de bien passionnant, mais ça me permet d’avoir un salaire à la fin du mois. Cela ne m’empêche pas de continuer à regarder les petites annonces pour trouver un autre emploi.

Alors que je nettoie un box, je remarque une cavalière qui vient souvent au centre et est en train de faire des sauts avec son cheval. Elle est plutôt douée je dois dire. Je la regarde un instant faire avant de la voir tomber au sol tandis qu’un homme, que je n’ai jamais vu auparavant, arrive devant elle et ne semble pas vouloir l’aider. Je n’entends pas ce qui se dit, étant beaucoup trop loin de la scène, mais je n’ai pas l’impression que ces paroles ne sont pas très sympathiques envers la femme. Je le vois ensuite s’éloigner et la femme reste au sol. Attendant qu’il soit un peu plus loin, je pose mon râteau sur le côté et m’avance vers la jeune femme au sol, faisant attention au cheval.

- Ça va ? Vous allez bien ? Vous arrivez à vous mettre debout ?

En général je ne suis pas un grand bavard. Mais après la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux, je ne peux pas rester sans rien faire, surtout si elle s’est fait mal.

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(mars 2021) ft. @noah jones

Sofia était exaspérée par les agissements de son mari, cependant elle n’y pouvait pas faire grand chose. Si c’était une femme forte et impulsive, elle savait aussi être intelligente. Ses deux fils étaient beaucoup plus importants qu’elle et elle savait que si elle allait de travers, son époux n’hésitait pas à se venger ainsi. Certes il était moins violent avec son sang, mais il le restait quand même. La jeune femme aurait voulu partir loin, s’échapper de cet enfer, loin de cette famille qui l’avait détruite. Un mariage totalement foutu, la seule chose qui était peut-être positive était ses fils, malgré qu’elle ne sache pas ce que l’avenir lui réservait. Peut-être qu’ils deviendraient comme leur père, elle ne l’espérait pas. Elle tente au maximum de les protéger, tout comme sa mère l’avait fait, mais c’était peine perdu.

“Oui ça ira, je peux me débrouiller.” dit-elle assez froidement.

Sofia n’était pas des plus accueillante avec la gente masculine, c’était plus fort qu’elle après tout ce qu’ils lui avaient fait… Tous ceux qui avaient pu lui faire du mal et contribuer à sa destruction étaient des hommes. C’était des hommes qui l’avaient violé, frappé, agressé, c’était marqué en elle au fer rouge. Une cicatrice qui ne pourra peut-être jamais se fermer, surtout avec un mari qui continuait de remuer le couteau dans la plaie en étant violent avec elle aussi bien physiquement que verbalement. Encore une preuve quelques minutes auparavant qu’elle n’avait aucune importance à ses yeux si ce n’était l’argent le nom des Meir. Au fond elle aurait préféré que son père décide de l’abandonner à la naissance, peut-être que sa vie aurait été bien plus belle. Heureusement elle pouvait compter sur le soutien de son frère Louis. Tentant une nouvelle fois de se relever, le résultat reste identique à la première fois, c'est impossible. Elle grimace puis gémit de douleur

“Ma cheville est douloureuse, il m’est impossible de la poser à terre ou de m’appuyer dessus.” dit-elle simplement avouant sa défaite.

Elle aimait faire les choses par elle-même, mais cette fois elle allait devoir accepter l'aide d'un homme qui plus est. Cela ne l’enchantait pas, mais étant donné les circonstances elle ne pouvait pas faire autrement. Sofia devait se résigner car elle ne pourrait pas se mettre debout seule. Elle regardait alors l’homme qui se trouvait devant elle, elle l’avait croisée plusieurs fois et l’avait vu s’occuper des box. Certainement qu’il travaillait ici. La jeune femme semblait rester méfiante à son égard, pour elle sa gentillesse cachait quelque chose. C’était comme ça que ça marchait dans sa famille et surtout pour les hommes.

“Vous travaillez ici, c’est bien ça ?” demande-t-elle.

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feat  @Sofia Meir  

Assistant à la scène sans réellement savoir ce qui se passe, je décide d’aller voir la femme au sol une fois que l’homme soit parti, n’ayant pas pris le soin de l’aider à se relever ou de savoir si elle allait bien. A l’époque, j’étais pareil. Cela me plaisait juste de blesser les gens car au fond, j’étais malheureux et que je faisais passer cela en faisant mal aux autres pour qu’ils souffrent aussi. C’était égoïste de ma part et je m’en rends bien compte à quel point j’ai été horrible à l’époque.

Arrivant au pied de la femme, je lui demande alors si elle va bien et si elle arrive à se mettre debout. Sa réponse plutôt sèche fait plaisir à entendre et alors que je m’apprêtais à lui tendre la main pour l’aider, je finis par lui répondre.

- Très bien.

Qu’elle se débrouille seule dans ce cas. Après tout, je n’ai pas fini de nettoyer les écuries et le travail ne se fait pas encore tout seul. Si je veux rester ici, il faut que je fasse mes preuves, même si cela ne me plaît guère mais faute de mieux, en attendant celui-là me ramène un salaire.

Je commence donc à m’éloigner afin qu’elle se débrouille seule, comme elle le souhaite, quand elle avoue alors, sans réellement le dire, qu’elle a besoin d’aide car elle n’arrive pas à se lever, sa cheville la faisant souffrir. Je fais donc demi-tour, évitant de répliquer quoi que ce soit, et lui tend la main afin qu’elle puisse essayer de se lever.

- Essayez de vous lever et de vous tenir à moi.

Me tenant prêt à la tenir par la taille pour l’amener sur le banc le plus proche, elle me demande alors si je travaille ici.

- Oui depuis peu.

Je l’ai déjà vu à plusieurs reprises venir faire du cheval au centre donc j’imagine qu’elle a dû me croiser aussi. Nous ne sommes pas nombreux au niveau des employés. J’ai envie de lui demander pourquoi l’homme ne l’a pas aidé, pourquoi il l’a laissé ainsi, mais j’imagine que cela ne me regarde pas.

- Nous allons aller jusqu’à ce banc, ça va aller ?

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(mars 2021) ft. @noah jones

Sofia n’était vraiment pas du genre à demander de l’aide. Après tout ce qu’elle avait traversé, la seule aide qu’elle avait pu avoir c’était sa mère et son frère, bien que sa mère n’osait pas vraiment s’opposer à son mari par peur de prendre plus de coups. Elle savait que dans un excès de rage il aurait pu la tuer. D’ailleurs la savoir seule avec lui ne rassurait pas la jeune femme. Depuis toujours Sofia a détesté son père, elle ne l’a jamais porté dans son cœur, s’il avait pu mourir cela ne lui aurait pas déplu. Elle aurait même voulu porter le dernier coup. Malheureusement ce genre d’homme avait des ressources. Alors elle attendait patiemment que quelqu’un fasse le boulot à sa place comme avec son époux. Ses enfants étaient plus importants que tout. Elle subissait en silence restant forte. Sofia avait donc l’habitude de gérer seule, surtout qu’elle n’avait pas spécialement confiance au genre masculin. Voyant qu’elle ne pourrait pas se lever toute seule, la jeune femme capitule d’une certaine manière sans réellement lui demander son aide.

“Je pense qu’il sera plus facile de m’appuyer sur vous en passant mon bras autour de votre cou. “ dit-elle sentant que sans un réel appui elle ne pourrait pas se relever.

Ce n’était vraiment pas simple pour elle, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Son cheval aurait peut-être pu l’aider mais rien n’était sûr et plutôt que de rester là pendant un certain temps, il était préférable qu’elle se relève. Observant sa cheville, elle sait très bien qu’elle ne pourra pas se relever juste avec la main de l’homme qui travaille dans l’écurie. Il lui avait d’ailleurs confirmé qu’il travaillait ici.

“Je pense que de toute manière je ne pourrai pas aller bien loin.” dit-elle avec ironie.

En effet, même avec un appui Sofia ne pourrait pas faire plusieurs kilomètres. Elle entendait déjà son mari se plaindre de cette blessure alors qu’elle n’y était pour rien et que c’était lui qui avait déconcentré Solar comme toujours. Mais peu importe, le plus important était de ne pas aller à l’hôpital. Ce n’était pas cette blessure qui l’inquiétait le plus mais les marques diverses qu’elle pouvait avoir sur le corps. Il ne valait mieux pas éveiller la rumeur comme quoi son mari était violent sinon les conséquences sur ses enfants pourraient être désastreuses. Elle devrait trouver une excuse pour éviter de s’y rendre.

“Je vais lâcher Solar, il nous suivra jusqu’au banc. “

Une fois l’accord de celui qui lui était venu en aide, elle passa son bras autour de lui pour prendre appui et se relever. Solar tente même de l’aider avec son museau. Elle y arrive difficilement et laisse échapper un petit gémissement de douleur. Bien qu’elle avait l’habitude de la douleur, celle-là était plus douloureuse que d’habitude. Son cheval avait été dressé, donc même sans être attaché il la suivait doucement.

“C’est aimable de votre part de m’avoir aidée.” dit-elle avant de s’asseoir sur le banc.

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feat  @Sofia Meir  

Alors que je m’apprête à partir, je l’entends capituler et sans doute qu’elle se rend compte qu’elle n’arrivera pas à se relever seule. Je me tourne alors vers elle et lui tend la main pour qu’elle essaye de se mettre debout mais elle me dit que ça sera plus facile si elle passe son bras autour de mon cou. Certes. Mais comme elle semblait sur la défensive, je ne préférais pas m’y risquer. Je me baisse afin qu’elle puisse passer son bras et je passe ma main autour de sa taille afin de l’aider à se relever, son cheval apportant un coup de main avec son museau. Observant sa cheville, je remarque qu’elle n’arrive pas à la poser au sol et je lui dis alors que je vais l’aider à aller jusqu’au banc à quelques mètres de là. Nous verrons ensuite comment faire.

- C’est sûr qu’on ne va pas partir sur un marathon.

Elle m’indique alors qu’elle va lâcher son cheval et qu’il va nous suivre jusqu’au banc. En effet, il reste derrière elle, la suivant docilement. Il semble attaché à sa maîtresse, ça ne fait aucun doute. Je l’aide alors à s’assoir sur le banc tandis que je lui confirme que je travaille ici.

- C’est normal, je n’allais pas vous laissez en plein milieu, vous risquez d’être dans le passage pour les prochains cavaliers.

Je lui offre un petit sourire, essayant de la faire sourire, avant de m’agenouiller devant elle afin d’observer sa cheville. Je ne suis pas médecin, mais Kane et As m’ont déjà montré comment faire pour savoir si c’est cassé ou non. Je relève alors mon regard vers elle et lui demande.

- Puis-je ?

Une fois qu’elle me donne son accord, je bouge doucement sa cheville, comme me l’ont montré mes amis, et lui dit.

- Je pense que nous devrions aller à l’hôpital afin de vérifier que votre cheville n’est pas cassée.

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(mars 2021) ft. @noah jones

Sofia souffrait, elle sentait que sa cheville n’était pas en bon état. Elle espérait qu’elle ne soit pas cassée pour éviter les hôpitaux, mais au fond d’elle, la brune savait que sa cheville n’était pas simplement foulée.  

“Rares sont ceux qui utilisent la carrière, croyez moi je suis l’une des rares à m’en servir surtout par ce temps. La plupart préfère partir en balade ou se cacher en carrière à l'intérieur pour éviter le mauvais temps. Bien que cette journée soit plutôt agréable et douce pour un mois de mars.” dit-elle simplement.

Le centre équestre n’était pas énorme mais c’était suffisant et les quelques employés s’occupaient très bien de son cheval. Depuis qu’elle avait mis Solar en pension ici elle n’avait eu aucun souci, contrairement aux grandes écuries. Elle préférait de loin savoir sa monture dans cet endroit. Il n’y avait pas non plus énormément de centre équestre dans le coin. Solar se plaisait vraiment ici, et Sofia pouvait venir le voir assez souvent puisqu’elle n’habitait pas très loin. Il se met alors à sourire mais Sofia reste assez froide, elle souriait difficilement. Il s'agenouille devant elle avant de lui demander la permission de pouvoir regarder sa blessure. La brune lui répond alors par un mouvement de tête simple.

“Aie.” dit-elle alors qu’il manipule sa cheville blessée.

Sofia se raidit observant sa cheville, en effet ce n’était pas qu’une simple foulure, c’était beaucoup plus douloureux. Il ne manquait plus que ça… Elle savait que cela n’allait pas être simple avec une cheville cassée de pouvoir éviter au maximum son époux, elle allait certainement le supporter un certain temps avant que sa blessure ne guérisse. Assez vite le jeune homme annonce qu’il faut qu’elle se rende à l'hôpital. Elle se raidit une fois de plus. Son regard se pose alors sur l’employé de l’écurie puis elle tente de se redresser mais en vain.

“Non, ce n’est pas nécessaire, j’ai simplement besoin de repos. Je n’apprécie aucunement ce genre d’endroit, je n’ai pas l’après-midi à perdre là bas.”

C’était une excuse, bien que dans un sens c’était aussi une vérité. Elle connaissait les urgences et savait qu’il ne fallait pas être pressée. Sofia n’aime pas se rendre à l'hôpital, surtout qu’elle ne souhaite pas que les médecins puissent voir les quelques marques et bleus que ses vêtements cachent. En plus de ça, son mari n’apprécierait pas que toutes ses marques soient vues. Elle allait devoir rentrer et peut-être consulter le médecin familial au pire des cas.

“Je demanderais à mon mari de contacter le médecin de famille.” dit-elle en espérant que cela dissuade le jeune homme d'appeler le samu.

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feat  @Sofia Meir  

Il faut croire que j’ai échoué pour la faire sourire et je soupire légèrement quand elle me répond sérieusement, me disant qu’elle est la seule avec ce temps à faire un tour dans les carrières en extérieur, les autres préférant être en intérieur ou en balade.

- Oui je sais que vous n’êtes pas nombreux à l’utiliser. Et encore moins avec ce temps… mais c’est vrai que pour mars il fait plutôt bon.

Je l’aide à aller s’installer sur un banc afin qu’elle puisse s’assoir et je m’agenouille devant elle avant de lui demander si je peux vérifier sa cheville, savoir si elle est cassée ou non et si j’ai besoin de l’emmener à l’hôpital pour qu’elle ait les soins qu’il faut. Bougeant doucement sa cheville, je me stoppe quand j’entends le aïe. Bon… à mon avis elle n’est pas foulée, mais cassée. Je lui dis alors qu’il faudrait qu’on aille vérifier si sa cheville n’est pas cassée ou autre. Je pense que j’ai moyen de m’absenter pour l’emmener si besoin, le patron acceptera sûrement. Mais à la vue de sa réaction, j’ai l’impression qu’aller aux urgences ça ne lui fait pas tant plaisir, ce qui me fait lever un sourcil.

- J’entends, mais si vous me le permettez, vous ne pouvez pas rester avec une cheville qui est cassée. Et le repos ne suffira pas. Ça pourrait empirer même…

Je n’y connais pas grand-chose dans le domaine médical, mais j’imagine que ça ne serait pas terrible de la laisser ainsi… Elle me parle alors de son mari qui pourrait potentiellement contacter leur médecin de famille.

- J’ai peut-être une personne qui peut venir si vous ne souhaitez pas vous rendre aux urgences. Elle est infirmière et je lui fais entièrement confiance, je sais qu’elle vous aidera aussi si besoin.

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(mars 2021) ft. @noah jones

“Je n’ai aucune confiance en les hôpitaux. Ils sont lents et n’apportent pas plus d’informations que mon médecin habituel.”

C’était vrai qu’elle n’aimait pas ça, c’était un endroit qui l’angoissait, puis le fait qu’elle avait des bleus sur le corps à cause de son mari n’aidait pas. Il ne fallait pas qu’une enquête soit ouverte pour coups et blessures, il ne lui pardonnerait pas. Au fond s’il n’y avait qu’elle dans l’équation, Sofia aurait détruit cet homme bien plus tôt. Si elle avait connu son vrai visage, elle aurait tout fait pour y échapper avant qu’il ne le montre. Pourtant il en était autrement, ses enfants étaient là et c’était pour eux qu’elle prenait les coups.

“Si cela vous rassure appelez là, mais il faut qu’elle soit disponible maintenant et non pas que nous ayons à attendre 3 heures avant qu’elle n’arrive.”

Dans un sens Sofia espérait que l’amie de Noah ne pourrait pas venir avant un moment, ce qui lui éviterait de la voir. Et qu’elle ne se rend compte des bleus qu’elle pouvait avoir sur le corps. Dans un sens elle était rassurée que ce ne soit que la cheville au moins l’infirmière ne verrait pas les bleus dans son dos. La femme faisait toujours attention à cacher ca, elle avait tellement l’habitude que cela ne lui faisait plus mal. Comme insensible à cette douleur. Elle protégeait ses enfants, c'était la seule chose qui comptait.

“De toute manière, j'appellerai mon médecin une fois chez moi pour qu’il vienne me donner ce qui est nécessaire à ma guérison.”

Le médecin de famille était un homme corrompu par la famille de l’époux de Sofia ce qui faisait qu’il ne disait jamais rien sur les bleus qu’il pouvait voir ni même les fractures. Son époux devait certainement donner plus de billets pour qu’il ne dise rien. Malgré son silence pour tout ça, le médecin donnait toujours ce qu’il fallait à Sofia pour qu’elle se rétablisse au plus vite. C’était un vieil homme qui aimait l’argent et pourrait presque faire n’importe quoi pour en avoir plus. Bien qu’elle était certaine qu’il ne pourrait pas l’empoisonner à petit feu.

“Je vais devoir finir par interdire à mon époux de venir lorsque je suis à cheval. Mon étalon en a peur.”

L’animal avait ses raisons, il pouvait ressentir cette haine que l’homme ressentait face aux animaux mais aussi à Sofia. Il était cruel et vicieux, même s’il n’avait pas cherché à ce que la brune se blesse, elle avait pu observer son sourire satisfait et arrogant lorsqu’elle s’était retrouvée au sol.

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feat  @Sofia Meir  

- Cela dépend. Ils ont davantage de matériel pour faire des examens qu’un médecin ne possède pas forcément.

Je peux comprendre qu’elle ne soit pas à l’aise avec les hôpitaux, ce n’est jamais un endroit très agréable, ne l’appréciant pas non plus pour ma part. Mais si elle a la cheville cassée, c’est eux qui le verront avec une radio et non son médecin. Je lui propose alors de faire venir Asteria afin qu’elle puisse l’ausculter, en espérant que cela ne la dérange pas.

- Ce n’est pas que pour me rassurer, mais savoir ce qu’il faut faire et peut-être vous passer quelque chose en attendant.

J’appelle alors Asteria, lui demandant si elle est disponible pour venir et elle me répond de façon positive, me disant qu’elle sera là dans une petite heure le temps qu’elle prenne ses affaires et qu’elle fasse la route avec les transports.

- Dans une heure elle peut être là, c’est bon pour vous ?

Je lève alors les yeux au ciel quand elle me parle encore de son médecin et du fait qu’il lui donnera ce qu’il faut pour sa guérison.

- A mon avis, c’est une attelle ou un plâtre qu’il vous faudra et pas sûr que votre médecin vous soit d’une grande aide. Mais si ça vous fait plaisir de l’appeler.

Je reste debout à ses côtés, à attendre qu’Asteria m’envoie un message pour me dire quand elle sera arrivée à l’écurie. Je ne m’attends pas à ce qu’elle fasse des miracles avec si peu de matériel à sa disposition, mais si au moins elle peut vérifier si c’est cassé ou non et poser quelque chose le temps qu’elle aille voir son médecin qui gère tout, ça sera toujours ça.

- Effectivement. S’il réagit de la sorte c’est qu’il sent que ça ne va pas. D’ailleurs, il aurait pu vous aider quand il vous a vu au sol…

Je ne savais pas qui s’était, mais en apprenant que c’est son époux, je trouve ça vraiment bizarre qu’il ne l’a pas aidé….

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(mars 2021) ft. @noah jones

“Bien, mais si dans une heure elle n’est pas là j’appellerais mon chauffeur pour qu’il me ramène.”

Dans un sens Sofia savait que ce n’était pas une simple entorse, au moins elle avait réussi à faire changer l’avis du jeune homme qui ne souhaitait plus l'emmener à l'hôpital. De toute manière, elle ne se serait pas laissée faire s’il avait voulu l’emmener de force. Les conséquences pourraient être bien pires qu’actuellement si on se rendait compte qu’elle était battue. Surtout qu’elle possédait quelques bleus sur le corps. Si une enquête était ouverte, son mari ne le supporterait pas et lui ferait vivre un enfer sans même la toucher. Il était fort dans ce jeu là, il pouvait l’atteindre autrement que les coups. Si elle encaissait c’était parce que tout ça était ce qu’il y avait de mieux pour elle. Cependant cela ne signifiait pas qu’elle oubliait ce qu’il lui faisait vivre.  

“Il possède une petite clinique et a donc tout ce qu’il lui faut que ce soit pour une atèle ou un plâtre.”

Son médecin avait de quoi faire, son époux y veillait. C’était le médecin de famille, il avait l’habitude de voir les bleus sur le corps des femmes Meir, mais jamais il n’oserait dire un mot. Il était bien trop payé pour son silence et ne prendrait pas le risque de se mettre les dirigeants de la famille à dos. Après tout Sofia n’était qu’une femme, elle n’avait pas de valeur aux yeux de son père ou encore de son époux. Ils la sous-estimaient et dans le fond la brune préférait ça, au moins il ne s’attendait pas à ce qu’elle sache manipuler les armes ou encore se battre.

“Je ne préfère pas recevoir d’aide de sa part, de plus il sait très bien que Solar ne l’aurait pas laissé approcher.”

Son cheval en avait peur, et ce, depuis le début. Cela ne changerait certainement jamais. Au fond il sentait probablement la haine qu’il ressentait envers Sofia mais aussi envers quelconque animal. Tout n'était que des trophés ou possibilité d’obtenir plus d’argent. La brune n’avait pas de cœur envers les humains, mais lui était bien pire.

“Mon époux n’aime pas spécialement les animaux, il n’y trouve aucune satisfaction. Le peu de fois où j’ai eu l’occasion de le voir monter à cheval était tout simplement horrible. J’avais l’impression de me trouver dans un de ses camps de dressage où ils ne savent user que des coups de cravaches pour obtenir ce qu’ils souhaitent. Mais peu importe, qu’il soit venu était déjà un énorme effort pour lui.”

Elle laisse glisser doucement sa main sur le front de son cheval avant d’y poser doucement sa tête. Solar ne pouvait pas rester là, il valait mieux qu’il soit rentré dans son box puis desseller. Elle comptait bien alléger la charge du cheval pour le laisser se reposer tranquillement. La brune n’était pas certaine de pouvoir tenir debout, ou même d’arriver à lui enlever la selle, cependant elle ne pouvait pas le laisser ainsi. Elle aurait bien demandé à Noah de s’en occuper mais pour le moment il avait déjà fait tant pour elle. C’était l’un des premiers hommes qui s’était montré gentil envers elle sans avoir une chose derrière la tête. A moins qu’il ne lui demande un service plus tard. C’était comme ça que cela fonctionnait habituellement avec elle, on avait rien sans rien et la plupart du temps c’était elle la perdante.  

“Est-ce possible pour vous de me trouver quelque chose pour m’appuyer, je vais aller remettre Solar dans son box et lui enlever sa selle et son mord.” dit-elle simplement.

Bon elle était peut-être un peu trop optimiste sur ce qu’elle pourrait faire mais bon. Son cheval était précieux à ses yeux.

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feat  @Sofia Meir  

Quelle semble être tête de mule cette femme. Ne souhaitant pas aller à l’hôpital, je lui dis alors que je connais une amie qui peut peut-être venir l’examiner rapidement afin de savoir ce qu’elle a et ce qu’il faut faire. En soit, je pense qu’elle s’est cassée la cheville, mais je ne suis pas un expert dans le domaine. Appelant Asteria, celle-ci me répond qu’elle peut être présente dans plus ou moins dans une heure en fonction des bus et de la circulation. Le remerciant, j’indique donc à la demoiselle en face de moi qu’elle va arriver.

- Très bien.

L’écoutant me parler de son médecin, celui-ci semble être parfaitement équipé pour toutes les urgences. Je pense qu’il va lui falloir un plâtre pendant un temps car à mon avis elle s’est cassée la cheville. Mais nous verrons bien ce que nous dit Asteria.

- Nous verrons bien ce que nous dit mon amie et en fonction vous pourrez aller voir votre médecin.

Elle me dit alors qu’elle devrait interdire son mari de venir au centre et j’avoue que je n’ai pas compris pourquoi il n’est pas venu en aide à sa femme quand il l’a vu au sol. Comment peut-on réagir ainsi ? Sauf s’il ne l’aime pas et encore…

- Je comprends…

Je ne préfère pas m’immiscer dans leur histoire, chacun fait ce qu’il veut. Mais j’ai comme l’impression que ce n’est pas le grand amour entre eux ou alors ils sont en froid en ce moment. Elle reprend alors la parole, m’expliquant que son époux ne semble pas des plus tendres avec les animaux. Et je comprends mieux quand elle poursuit son histoire.

- Je vois… Pourtant cela ne sert à rien de leur donner des coups, ils comprennent bien sans.

Mais je peux comprendre pour le cheval ne se serait pas laisser approcher. D’ailleurs, celui-ci n’a pas quitté sa maîtresse et un léger sourire se glisse sur mes lèvres quand je les vois ensemble. Regardant mon téléphone afin de savoir si Asteria m’a appelé, la femme reprend alors la parole afin de me demander de lui trouver quelque chose contre laquelle elle peut s’appuyer pour ramener son cheval à son box.

- Vous n’allez pas marcher alors que vous avez sans doute votre cheville cassée. Je vais le ramener, dites-moi quel est son box.

Mon téléphone se met alors à sonner et je vois le numéro d’Asteria s’afficher sur mon écran et je décroche. Elle m’indique alors qu’elle est arrivée et je lui dis que je vais venir la chercher.

- Mon amie est arrivée. Je vais ramener votre cheval et je vais la ramener en même temps. Ne bougez pas d’ici.

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(mars 2021) ft. @noah jones

Sofia écoutait attentivement son interlocuteur bien qu’elle n’était pas forcément d’avis avec lui.

“Nous verrons déjà si votre amie arrive à venir à temps. “

Au début de sa relation avec Sofia son époux s'était montré attentionné et affectueux. Elle avait pu goûter quelques années à une histoire normale. Cependant quand on s’efforce de cacher ce que l’on est réellement, le naturel revient. La brune avait pensé à s’enfuir elle l’avait fait, mais les répercussions ont été horribles. Aujourd’hui elle savait donc comment agir. Rester sur le chemin, être droite dans ses bottes sans gêner son époux. Ses proches avaient beau tenter de l’aider ou même de la convaincre de se rebeller, Sofia encaissait les coups pour ses enfants. C'était un homme horrible aussi bien avec les femmes que les animaux. Il aimait la violence, elle voyait de la satisfaction et de l’excitation dans ses yeux à chaque fois qu’il levait la main sur elle.

“Ca c’est certain, mais certaines personnes, comme mon époux, ont besoin de se sentir supérieur. De montrer que ce sont eux qui décident et qui peuvent donner des coups s’ils le jugent nécessaire.” affirme-t-elle en connaissance de cause.

Dans unsens elle venait d’avouer à cet inconnu que son mari pouvait la battre. Si habituellement elle n’aurait pas dit ca en présence de personne qu’elle connaissait. Ce n’était pas si grave, qui pourrait croire un palefrenier ou dieu sait ce qu’il était. S’il voulait parler c’était sa parole contre celle de Sofia. Le couple était influent, de plus elle se retrouverait dans une mauvaise situation si jamais il venait à parler. Malgré qu’elle ne le connaisse pas il semblait intelligent.

“La seconde rangée de box, le troisième en partant de la droite. Son nom Solar est marqué sur la porte de toute manière vous ne pouvez pas vous tromper. En ce qui concerne la selle et le reste de l’équipement, vous trouverez un emplacement, dans le local, à mon nom. Sofia Meir. Merci…”

Certainement que s’il était du coin il comprendrait rapidement qu’elle fait partie des familles fondatrices de la ville et donc que sa réputation est assez élevée. Son cheval était si précieux pour elle, c’était important qu’il soit bien. Elle comptait d’ailleurs appeler quelqu’un pour qu’il vienne s’occuper de lui. Alors que Noah s’apprêtait à partir pour amener Solar, son téléphone sonne. C’est son amie qui est déjà arrivée.

“Bien, je vous attends. Votre amie est finalement arrivée plus vite que prévu. “ dit-elle avant de faire quelques dernières caresses à son cheval puis de tendre les rênes au jeune homme.

Installée sur le banc, Sofia attend une bonne dizaine de minutes avant de revoir Noah accompagné d’une jeune femme, certainement d’un âge similaire.  

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La douleur, toujours et encore

feat  @Sofia Meir  

Ayant contacté Asteria, espérant ne pas l’avoir dérangé au travail. Mais cela ne semble pas être le cas et je lui explique alors la situation. Elle accepte de venir et je la remercie. Je ne sais pas ce que je ferais sans ma meilleure amie, volant toujours à mon secours quand il y a besoin. Bien évidemment, la réciprocité est vraie puisque je n’hésiterais pas à me battre s’il le faut pour elle.

La jeune femme m’explique alors que son époux n’est pas des plus tendres avec les animaux, d’où le fait que le cheval ait eu peur en le voyant et qu’elle a chuté. Je ne comprends pas qu’on puisse faire mal à un animal. Enfin à qui que ce soit d’ailleurs. Mais lever la main sur un être humain en général je ne cautionne pas, ne comprenant pas ce qu’il y a de plaisant à frapper l’autre. J’ai été à l’époque ce c*n qui faisait souffrir les autres avec les paroles, prenant plaisir à descendre les autres, mais surtout cela remontait mon propre égo alors que je savais au fond de moi que ce que je faisais était mal. Mais il a fallu attendre que je grandisse pour comprendre réellement que mes mots à l’époque avaient blessé et je m’en suis voulu. Je l’écoute alors me dire que son époux est ce genre de personne qui a besoin de prouver sa supériorité et donner des coups quand il a envie. Je déteste ce genre de personne, et cela me rappelle moi à l’époque… Mais subit-elle aussi les coups de son époux ou il y a que le cheval de concerné ?

- Je suis désolé… J’espère que vous n’avez pas à subir cela également ?

Enfin en parlera-t-elle à un parfait inconnu ? Je peux comprendre qu’elle ne souhaite pas se confier, après tout ce n’est pas rien. Mais, même si nous ne nous connaissons pas, je ne la laisserais pas seule si elle souhaite en parler.
La conversation change et elle me demande de l’aider à trouver quelque chose pour qu’elle puisse aller ranger son cheval. Refusant, je lui dis alors de m’indiquer le box de celui-ci afin que je le ramène. Ecoutant ses instructions, j’acquiesce, m’avançant vers le cheval, quand mon téléphone sonne. Asteria m’indique qu’elle est arrivée et je lui dis que j’arrive. Prenant le cheval avec moi, je l’emmène jusqu’à son box avant de rejoindre l’entrée du centre et sourit en voyant ma meilleure amie.

- Hey As. Désolé de t’avoir fait venir jusqu’ici. Ça a été avec les bus ? Vient elle est là-bas. Elle ne voulait pas aller à l’hôpital, je me suis dis que tu pouvais peut-être regarder ce qu’elle a.

La douleur, toujours et encore

feat  @Sofia Meir et  @Noah Jones  

Jour de repos. Allongée sur le canapé, l’âme essaye de se détendre alors que Riven n’est pas là. Mais un appel de Noah interrompt les pensées, et l’inquiétude vient frapper le cœur à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. Le doigt se dépêche de déverrouiller l’écran, avant de décrocher. Meilleur ami expliquant qu’il a besoin d’aide, une femme ayant fait une chute de cheval. Et qu’elle refuse de se rendre à l’hôpital. La voix raisonnant, acceptant donc de se rendre sur place, le temps de faire le trajet. Le corps se levant pour attraper une veste, ainsi que le matériel nécessaire, les yeux parcourent la pièce pour être certaine de ne rien avoir oublié. Le téléphone dans la poche, les clefs dans les doigts, le sac sur le dos, le corps peut se mettre en route.

Pour une fois, le bus n’est pas en retard. Et comme il n’y a pas trop de monde, le trajet se fait un peu plus rapidement que prévu. Descendant du bus, les doigts se glissent dans les cheveux pour les remonter en queue de cheval. Puis les doigts attrapent le téléphone pour appeler Noah, ne sachant pas où ils sont. Peut-être sont-ils rentrés à l’intérieur ? Le corps ne voulant pas tourner en rond, au risque de les manquer. Sans parler que la douleur de l’inconnue est une chose que l’esprit ignore et qu’il faudra peut-être appeler les pompiers même si elle ne veut pas. L’âme faisant le métier d’infirmière, pas de donneuse de miracles. Noah indiquant qu’il arrive, une fois qu’il a décroché. Le corps patientant quelques minutes, avant de voir la silhouette du jeune-homme. Sourire sur les lèvres, avant de le prendre dans une étreinte rapide pour le saluer. « Hey ! Oui ça va et toi ? Pas de souci, je vais regarder. Mais je ne pourrais pas faire des miracles, elle n’aura peut-être pas le choix. » Le corps se mettant en route, suivant le meilleur ami jusqu’à la fameuse demoiselle. Une fois à la hauteur, l’âme est rassurée de voir que les chevaux sont au loin. Souriant à la brune qui s’offre au regard, la bienveillance est affichée sur les traits. « Bonjour. Je suis Asteria, infirmière à l’hôpital. Pouvez-vous me décrire votre douleur ? Acceptez-vous que je vous examine ? Avez-vous des allergies ? » Parce que si elle refuse, l’âme ne pourra rien faire. Mais en voyant la douleur qui déforme les traits de la jeune-femme, les doigts cherchent un comprimé dans le sac et lui tend. « Prenez ça, ça soulagera un peu votre douleur. Noah tu pourrais aller chercher un verre d’eau pour qu’elle puisse le prendre s’il te plaît ? »