Elain se tenait devant le miroir de sa chambre, observant son reflet avec un mélange de frustration et de déception. La lueur espiègle qui habituellement illuminait ses yeux avait cédé la place à un regard plus sombre, trahissant les rancœurs que le coup de téléphone avec sa mère avait fait surgir en elle. Le ton strict et dur de sa mère résonnait encore dans sa tête alors qu’elles avaient raccroché depuis de longues minutes… Elain se laissa tomber sur son lit, laissant échapper un soupir lourd. La pression et l’exigence de sa mère la pesaient et menaçaient même de l’étouffer à chaque instant. La tentation de se laisser sombrer dans une spirale de pensées sombres était forte, mais Elain n'était pas du genre à se laisser abattre facilement. Après quelques instants de réflexion, elle décida de prendre les choses en main. Se levant avec détermination, elle enfila une petite robe noir et mis une veste en cuir par-dessus, elle mit également un rouge à lèvres vif et de grosses boucles d’oreilles avant de sortir de sa chambre.

Sa meilleure amie, Cléo, l’attendait déjà sur le canapé. Elain savait qu’elle et Eva seraient toujours là pour elle, prêtes à égayer ses soirées ! Mais ce soir, seulement la jolie brune était disponible, alors en la rejoignant, la blonde essaya de dissimuler ses émotions derrière un sourire radieux, ne voulant pas inquiéter son amie.

La musique pulsait dans la boite de nuit, et très rapidement, Elain se laissa emporter par le rythme entraînant les basses qui lui martelaient les tympans. Au fur et à mesure que la nuit avançait, elle se laissa absorber par la foule, par l’alcool, oubliant temporairement toutes ses tensions familiales.
Très rapidement, la musique devint assourdissante et les lumières clignotantes firent tourbillonner l’esprit de la jeune femme qui cherchait à se frayer un chemin à travers les danseurs dans la boite de nuit. Les rires et les conversations résonnaient dans ses oreilles, créant un écho discordant avec l'état turbulent de ses pensées. Sentant le besoin de s'échapper de cette cacophonie étourdissante, Elain se dirigea vers la sortie sans penser à prévenir Cléophée.

La fraîcheur de l'air nocturne la saisit lorsqu'elle franchit les portes de la boîte mails le calme de la rue lui fit beaucoup de bien. Les lumières de la ville scintillaient au-dessus d'elle, jetant une lueur tamisée sur son visage. Elain s'appuya contre le mur extérieur de la boîte de nuit, laissant ses pensées dériver dans l'obscurité. Le froid nocturne semblait apaiser les ardeurs de l'alcool qui battaient dans ses veines, mais elle savait qu'elle devait se ressaisir avant que la nuit ne prenne un tournant plus sombre. Mais malheureusement, les effets de l'alcool commençaient à se faire sentir, transformant ses pas autrefois assurés en une danse maladroite. La silhouette des fumeurs sur le trottoir et le nuage de fumée qui s'élevait dans l'air nocturne passèrent presque inaperçus aux yeux d’Elain dont les pupilles dilatées trahissaient une bien trop forte consommation d’alcool.

Le mur froid contre lequel la blonde s’était adossée était devenu un véritable soutien, alors qu’elle sombrait dans un état de semi-conscience. Les bruits de la rue semblaient lointains, étouffés par le bourdonnement persistant dans ses oreilles. Dans cet état vulnérable, elle n'avait pas conscience du regard inquiétant qui la fixait de l’ombre. Soudain, une silhouette sombre émergea du coin de la rue, se glissant dans la lueur tamisée des réverbères. Un homme au visage indistinct s'approcha d'Elain avec une assurance troublante. Ses intentions semblaient toutes sauf bienveillantes, ses yeux scrutant la jeune femme d'une manière qui fit frissonner son échine. « Homme - Hey, beauté, t'as l'air un peu perdue là. Besoin d'aide pour retrouver ton chemin ? » Murmura-t-il d'une voix trop suave. La jeune femme leva les yeux, tentant de discerner le visage de l'inconnu à travers le brouillard qui embrumait sa vision. Son instinct lui souffla que quelque chose n'allait pas, mais elle était trop engourdie pour réagir et les battements de son cœur s'accélérèrent alors que l'homme s'approchait davantage. « Non merci, je vais bien » balbutia-t-elle, cherchant à paraître bien plus confiante qu'elle ne l’était en réalité. L'homme ne sembla pas prêter attention à sa réponse, au lieu de ça, il tendit la main comme s'il cherchait à l'attirer vers lui. La situation devenait alarmante, et une lueur d'inquiétude perça l'état d'ébriété d’Elain. « Non, sérieusement, laisse-moi tranquille, » articula-t-elle avec plus de fermeté cette fois-ci, essayant de reculer malgré l'instabilité de ses jambes.

À travers la lumière des lampadaires qui l’entoura, Elain devina la silhouette d’un deuxième se dessiner. Il avait les épaules larges, et une silhouette athlétique. Les bras croisés, il se tenait là, aux côtés de la jeune femme, comme un rempart en elle et l’inconnu qui avait commencé à la harceler. Il fixait l’importun avec une fermeté qui ne laissait aucune place à la négociation et malgré la confrontation imminente, il semblait calme…

L’inconnu, confronté à cet homme, déglutit et recula légèrement, réalisation que la situation avait peut-être prise une tournure qu’il n’avait pas anticipée. Il demanda alors, avec une assurance incontestable dans la voix, à l’étranger de partir et de laisser la blonde tranquille. Elain était à la fois reconnaissante qu’il soit intervenu et un peu interdite. Elle cligna des yeux, essayant de se concentrer sur la scène qui se déroulait devant elle, mais la réalité semblait glisser entre ses doigts.

"Merci..." Articula-t-elle alors que l’homme empreint de mauvaises intentions s’éloignait. Ses paroles étaient empreintes de gratitude, bien qu'elles semblaient un peu déconnectées de la gravité de la situation. Le videur, qu’elle n’avait d’ailleurs toujours pas reconnu, observa Elain avec préoccupation, en effet, son état était légèrement inquiétant. Il semblait d’ailleurs conscient de la nécessité de guider cette jeune femme quelque peu égarée vers un environnement plus sûr. Il lui suggéra donc de retourner à l’intérieur pour retrouver ses amis, d’une voix ferme, mais empreinte de sollicitude.

Mais la blonde semblait flotter dans un état d’incertitude, la réalité se dissipant comme la fumée d’un rêve. Elle cligna encore des yeux, cherchant à rassembler ses pensées, mais son esprit semblait être une toile devenant de plus en plus floue…. « Amis… amis… » Murmura-t-elle, les mots semblant danser sur sa langue de manière insaisissable. Elle manqua de trébucher sur un pavé inégal, et instinctivement, elle se rattrapa à l'épaule du grand brun pour éviter une chute imminente.
Finalement, elle secoua légèrement la tête avec confusion et ses cheveux virevoltèrent dans l’air de la nuit. « Non.. Je ne sais pas… C’était avec… je sais plus. »

Alors que le videur relâchait doucement son étreinte sur Elain, lui donnant un peu d’espace pour retrouver son équilibre, la jeune femme vacilla comme une feuille au vent. Elle luttait toujours pour maintenir sa stabilité. Elle tenta alors de faire un pas en avant, mais ses jambes refusaient de coopérer, flageolantes sous le poids de l’alcool qui engourdissant tous ses sens. Son visage commença alors à exprimer une certaine détresse.

Une vague de panique monta en Elain alors qu’elle se rendait compte qu’elle ne se souvenait même pas avec qui elle était venue en boite de nuit. Les battements de son cœur s’accélèrent, alors tambourinant dans ses tempes urgence. D’autant plus que la question du videur qui venait de venir à son secours résonna dans son esprit déjà troublé. Bon sang, il fallait qu’elle trouve une solution, mais ses pensées étaient comme des papillons, errant dans le vent, incapable de trouver une idée claire. « Mon téléphone… il est déchargé. » Réussit-elle à admettre, la voix teintée de frustration. Tous ses liens avec ses amis semblaient complètement rompus.

Le regard de la blonde balaya alors la foule devant la boite de nuit, cherchant désespérément un visage qu’elle reconnaîtrait. Mais toutes les silhouettes lui étaient inconnues… Elain se sentit alors de plus en plus isolée et perdu au milieu de cette foule d’anonymes, et laissa échapper un soupir de détresse. Elle releva finalement les yeux et posant son regard implorant sur le videur. Dans cet instant de vulnérabilité, il était le seul réconfort tangible auquel elle pouvait s’accrocher, celui qui se rapprochait le plus d’un ami, de quelqu’un sur qui elle pouvait compter sans même connaître son prénom.

Et bon sang, son esprit embrouillé par l’alcool refusait toujours de coopérer ! Chaque tentative pour retrouver le fil conducteur de sa soirée était étouffée par le voile opaque qui enveloppait ses pensées.

Dans les vestiaires feutrés de la boîte de nuit, le videur guida Elain avec précaution vers une chaise libre, lui offrant un refuge temporaire dans l'attente de la fin de son service. La jeune femme s'effondra avec gratitude sur le siège, la fatigue et l'épuisement pesant lourdement sur ses épaules affaiblies. Sa tête reposait doucement contre les casiers, une oasis de calme au milieu du tumulte de la nuit. Les bruits de la foule et de la musique semblaient s'estomper dans le lointain alors qu'elle plongeait dans un sommeil réparateur.

Quand le brun revint vers la jeune femme plusieurs heures plus tard, il la trouve bien évidemment endormie et engourdie par l’alcool. Elle ouvrit les yeux avec peine, sa vision encore embuée par le sommeil persistant et les effets de l’alcool quand il essaya de la réveiller. Le monde autour d'elle semblait flotter dans un brouillard indistinct, chaque détail perdant de sa netteté dans le tourbillon de ses pensées. Se reposant sur le videur pour l'aider à se lever, Elain sentit ses jambes flageoler sous son poids. Sans la présence rassurante du videur, elle aurait été totalement démunie, incapable de faire le moindre pas sans aide. Elle s'abandonna à son soutien, se laissant guider à travers les méandres confus de la boîte de nuit et jusqu'à la porte où un taxi les attendait. Elle s'installa docilement sur le siège arrière, alors que le brun prenait soin de s'assurer qu'elle était confortablement installée avant de refermer la portière. Le trajet en taxi semblait être un voyage dans un monde parallèle pour Elain, où chaque tournant et chaque rue semblaient être une énigme à déchiffrer. Elle ne reconnut rien de son environnement, chaque bâtiment et chaque enseigne étant une toile vierge dans le tableau de sa mémoire défaillante.

Alors que le taxi filait à travers les rues endormies de la ville, Elain succomba finalement au sommeil.

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Elain émergea lentement de son sommeil et elle cligna des yeux avec confusion, cherchant à rassembler ses pensées dans le brouillard de son esprit peine éveillé. Sa première réalisation fut la douleur lancinante qui martelait chaque centimètre de son cerveau, un rappel brutal des excès de la nuit précédente. Elle porta une main tremblante à sa tête, essayant en vain de calmer la migraine qui faisait rage à l’intérieur de sa tête.

Puis vint le moment où elle prit conscience de son environnement : la chambre dans laquelle elle se trouvait lui était totalement inconnue. Elle jeta un regard confus autour d'elle, cherchant des indices, des signes qui pourraient l'aider à comprendre où elle se trouvait. Mais rien ne lui était familier… Un frisson d'inquiétude la parcourut alors qu'elle se rendait compte qu'elle portait un t-shirt par-dessus sa robe. Elle examina le vêtement avec perplexité, se demandant à qui il pouvait appartenir, mais aucune réponse ne se pressa à l'avant-plan de sa conscience tourmentée. Bon sang, mais que s'était-il passé la nuit dernière ?

Se levant avec précaution du lit, la jeune femme se résolut à explorer l’appartement dans lequel elle s’était réveillée, espérant trouver des réponses. Le cœur d’Elain fini donc un bond dans sa poitrine lorsqu’elle posa les yeux sur un homme, endormi dans le canapé du salon. Elle réalisa alors qu’il était le videur de la boite de nuit, celui qui l’avait aidé et escortée avec précaution la nuit dernière. Un soupir de soulagement mêlé à une pointe d'embarras s'échappa de ses lèvres alors qu'elle observait l'homme dormant paisiblement. Malgré son état de confusion persistante, elle se sentit un peu moins seule, un peu moins déboussolée. Mais il ne fallait pas pour autant qu’elle reste là… Elle décida donc de quitter l’appartement en douce, mais son plan fut brusquement interrompu lorsque ses yeux rencontrèrent ceux d’un chat qui se tenait juste devant elle. Le chat, visiblement méfiant à l'égard de l'intruse inattendue, feula d'une manière menaçante, ses yeux perçants fixant Elain avec une intensité indéniable. La blonde recula, instinctivement et un petit cri d’étonnement s’échappa de ses lèvres. Un son aigu qui résonna dans le silence de la pièce. Pour la discrétion, c’était loupé…

Le cri d’Elain avait rompu le silence paisible de la pièce, réveillant ainsi l’homme qui dormait sur le canapé. Il s’était redressé et ses yeux avaient scruté la scène avec un mélange de confusion et de reproches, du moins c’est ce que pensait la jeune femme. La blonde se figea donc, surprise par son interpellation et une lueur rouge d’embarras teinta ses joues alors qu’elle cherchait une explication à lui donner. « Je… je suis désolée » balbutia-t-elle. « Je ne voulais pas partir sans dire merci, c’est juste que… Je me sentais un peu dépassée par la situation. »

Son regard croisa alors celui de l’homme qui se leva pour s’habiller. Elain ne put s’empêcher de remarquer son torse-nu, une vision qui la troubla un peu. Ses yeux parcoururent les contours sculptés de son corps, captivés par la perfection athlétique de ce dernier. En effet, son regard s’attarda sur ses muscles définis, sur la finesse de ses traits, et sur la symétrie presque parfaite de son physique. Il était comme une statu quo de marbre animée par la vie, une incarnation vivante de la mythologie.

Mais alors que son regard explorait les moindres détails de l’apparence du videur, Elain remarqua également quelque chose d’autre. Des traces de bleus parsemaient sa peau… Elle détourna néanmoins le regard, respectant l’intimité de l’homme alors qu’il s’habillait.

Ensuite, contre toute attente, le brun proposa à la jeune femme de prendre un petit-déjeuner, et même un Doliprane ! Sa tête lui faisait toujours aussi mal, chaque battement de son pouls résonnait dans son crâne comme un rappel lancinant de la nuit de débauche qui l’avait laissée dans cet état si vulnérable. Elle acquiesça donc avec reconnaissance à l’offre de petit déjeune et attrapa le médicament. Une lueur de soulagement alluma son regard fatigué et ses mots lui échappèrent avec un soupir de gratitude. « Merci… Vraiment. Je ne m’attendais pas à ça… » Il lui demanda ensuite si elle avait bien dormi et la blonde répondit avec un léger sourire, essayant de dissimuler l’intensité de sa gueule de bois : « Je crois que j’ai bien dormi oui… Ma tête me fait encore un peu souffrir, mais je pense que ça ira beaucoup une fois que j’aurai pris le Doliprane. »

Cet inconnu qui avait déjà tant fait pour Elain, hier soir, semblait sincèrement se préoccuper d’elle. La jeune femme appréciait cette attention et elle était reconnaissante pour la gentillesse avec laquelle il prenait soin d’elle. « Merci de t’inquiéter, » ajouta-t-elle doucement. « C’est vraiment gentil de t’être occupé de moi.. » Elle lui adressa un sourire reconnaissant, bien qu’elle devenait rouge de honte. C’était la première fois qu’elle se réveillait chez un parfait inconnu. La première fois qu’elle était aussi gênée et mal à l’aise, mais il y avait encore une fois, quelque chose de très réconfortant chez cet homme.

Alors qu’elle s’apprêtait à prendre son petit-déjeuner en compagnie de son hôte bienveillant, Elain réalisa soudainement qu’elle ne s’était même pas présentée et qu’elle ne connaissait même pas le nom de l’homme qui avait été si généreux avec elle. Elle se sentit un peu gênée par cette omission, réalisant qu’elle avait tellement été absorbée par sa propre détresse, qu’elle n’avait pas pris le temps de s’intéresser à la personne qui était venue à son secours. « Excuse-moi, » commença-t-elle timidement, son regard cherchant celui de l’homme en face d’elle. « Je me rends compte que je ne me suis même pas présenté. Je m’appelle Elain. » Elle lui adressa un sourire timide, espérant qu'il ne prendrait pas mal son oubli. Elle était reconnaissante pour son aide et voulait lui montrer un minimum de politesse en retour. « Et toi ? » demanda-t-elle doucement.

« Un café se sera parfait, merci ! »

Ce n’est qu’après les paroles du brun qu’Elain se rendit compte que ses amies n’avaient aucune nouvelle d’elle depuis la nuit précédente. Elle commença à ressentir un peu de culpabilité pour les avoir laissées dans l’ignorance la plus totale. Elle attrapa donc son téléphone, espérant trouver des messages ou des appels en absence, mais l’écran resta éteint. Merde plus de batterie… Elle espéra alors qu’elles ne s’inquiétaient pas trop. Elle se promit alors de trouver rapidement une solution à son problème de batterie, dès qu’elle le pourrait, mais pour l’instant, elle devait se reposer sur la générosité de cet homme.

Adam. Son nom résonna dans son esprit. « Enchantée, Adam, » répondit-elle, son propre nom glissant de ses lèvres avec une douceur familière. « Merci encore pour tout ce que tu as fait. Je ne pourrais jamais assez te remercier. » C’est drôle comme le simple fait de connaître son nom rassura aussitôt la jeune femme. Elle espérait sincèrement qu'elle pourrait lui rendre la pareille un jour, qu'elle pourrait lui offrir le même réconfort et la même gentillesse qu'il lui avait accordés.

Ensuite, le coeur d’Elain se serra légèrement à l’idée de devoir déjà quitter cet appartement et Adam qui l’avait si généreusement accueillie. Mais c’était la chose la plus raisonnable à faire ! Elle devait rentrer chez elle, retrouver ses amies et reprendre un tant soit peu le contrôle de sa vie !

Elle prit donc une gorgée de café, la chaleur du liquide réconfortant coulant dans sa gorge. Puis, elle répondit à la question d'Adam avec un léger soupir « J’habite dans le centre-ville, dans le quartier Castellano, » annonça-t-elle. « Mais je me sens déjà mieux, je pense que je peux rentrer chez moi en bus ! Tu m’as déjà beaucoup aidé, je ne voudrais pas abuser. » Au-delà de son envie de ne pas déranger, la blonde souhaitait aussi retrouver un petit peu son indépendance. Mais avant ça, il fallait peut-être qu’elle recharge son téléphone, au moins pour connaître la route du retour.

« Est-ce que par hasard, tu aurais un chargeur ? » demanda-t-elle avec un sourire timide. Elle lui montra ensuite son téléphone, espérant qu'il aurait ce qu'il fallait pour lui permettre de le recharger. Elle se sentait un peu gênée de devoir demander cela à Adam après tout ce qu'il avait déjà fait pour elle, mais c’était essentiel pour qu’elle puisse retourner chez elle l’esprit tranquille.

Alors qu'Adam plaisantait sur le fait qu'Elain avait une année de dette à rattraper, une lueur d'amusement dans ses yeux, la jeune femme ne put s'empêcher de laisser échapper un léger rire. La tension qui pesait dans l'air sembla alors se dissiper un instant. Elle trouvait assez drôle qu'Adam puisse plaisanter dans une telle situation, surtout après tout ce qu'il avait dû endurer pour s'occuper d'elle toute la nuit. Lorsqu’il ajouta qu’il avait pris soin de la blonde pour sa sécurité, elle ressentit à nouveau un élan de gratitude envers lui. Elle ne le répéterait jamais assez, mais : heureusement qu’il avait été là ! Elle le remercia, encore une fois, et dans ses mots, il y avait une profonde reconnaissance. Elle se sentait chanceuse d'avoir rencontré quelqu'un comme lui, quelqu'un qui était prêt à faire preuve d'une telle générosité même envers une inconnue.

Lorsque le brun proposa de ramener Elain chez elle, celle-ci se sentit partagée entre la gratitude pour sa gentillesse et une légère gêne à l'idée de devoir accepter encore son aide. Elle savait qu'il avait déjà fait beaucoup pour elle et qu'elle ne voulait pas abuser de sa générosité. Cependant, elle réalisa rapidement que refuser son offre serait inutile. Adam semblait déterminé à l'aider, et elle savait qu'elle n'arriverait pas à avoir le dernier mot, du moins pas cette fois-ci. De plus, elle se sentait soulagée à l'idée de ne pas avoir à prendre le bus, surtout sans affaires chaudes avec elle. « D’accord, c’est gentil, merci beaucoup ! »

Alors qu'Elain branchait son téléphone sur le chargeur qu'Adam lui avait gentiment fourni, elle ressentit un soulagement profond. Elle allait enfin pouvoir répondre à ses amies, les rassurer sur son état et leur expliquer ce qui s'était passé. Pendant que son téléphone se rallumait, il engagea la conversation, demandant ce qu'elle faisait dans la vie. La blonde sourit en répondant : « Je suis étudiante en art. Je suis passionnée par l'art depuis que je suis toute petite. J'ai toujours aimé dessiner, peindre, créer. J’aimerais devenir illustratrice à plein temps. » Comme pour appuyer ses paroles, au même moment où elle terminait sa phrase, son téléphone s'alluma, révélant son écran de verrouillage : une magnifique illustration qu'elle avait créée, représentant un personnage de la série "The Witcher". N'y prêtant pas vraiment attention, Elain, qui était déjà beaucoup plus à l’aise essaya de retourner la question au jeune homme. « Et toi, tu travailles au Pays des Merveilles alors ? Ça fait longtemps que tu es là-bas ? »  Oui, elle se demandait vraiment depuis combien de temps il travaillait dans cette boite de nuit, car elle trouvait étrange de ne jamais l'avoir remarqué auparavant, surtout compte tenu de son apparence frappante et de son charisme indéniable. Elle se perdit un instant dans ses pensées, se demandant ce qui avait pu le conduire à ce travail, quelle était son histoire, ses motivations. Elle se surprit même à penser à quel point il était séduisant, mais elle chassa rapidement cette idée de son esprit, se concentrant sur la conversation en cours.