Retrouvailles après tant d'années

ft.  @Aloyssia Rutherford

Myles n’avait jamais voulu lui attirer de problèmes, ni la colère du paternel. Il se souviendrait toujours de ce jour là, de la fureur dans les yeux de leur père qui le fusillait du regard quand il lui avait presque balancé ses affaires dessus. Il s’était dit naïvement qu’il le laisserait s’expliquer comme il aurait voulu le faire, il avait bien essayé pourtant pour qu’ils comprennent pourquoi il avait été obligé, il leur aurait promis de tout leur rendre parce que évidemment qu’il l’aurait fait, mais il lui avait interdit de remettre les pieds ici, interdit à son épouse de lui adresser à nouveau la parole. Il avait essayé tant de fois d’appeler sa grand mère, sa douce abuela qui l’avait toujours tant aimé et s’était heurté à des murs, comme s’il était mort pour cette famille qui était la sienne. Il savait bien qu’il n’était pas le fils que son père aurait aimé avoir, évidemment qu’il était conscient des erreurs qu’il avait pu faire, mais il avait toujours été conscient que son attitude pouvait exasperer et il avait toujours eu du mal avec ça. C’était comme s’il dérangeait, et il avait tant de fois pu voir l’agacement dans son regard, la déception face à des notes, des remarques dans un bulletin, face à ses premières relations surtout avec des garçons. Et ça lui mettait la rage au ventre. Mais sa mère.. Il pensait tant qu’elle se serait battue pour au moins lu envoyer un petit message. Il n’y avait eu que sa soeur, sa grande soeur, la gentille fille qui était haut dans l’estime des parents et qui oeuvrait pour eux depuis toujours d’une manière bien trop altruiste qui n’était pas la sienne. Ils s’écrivaient oui, mais jamais il n’avait pu la revoir en chair et en os et évidemment qu’il en souffrait quand il voyait des amis épanouis dans leurs fratries.

Vautré dans son lit après avoir fait la fête la veille il était encore bien fatigué quand il avait ouvert les yeux, se passant une main dans les cheveux avec un petit soupire avant d’étirer longuement son dos en se relevant souplement pour se traîner sous la douche, les yeux clos sous l’eau bien fraîche qui l’aidait à se réveiller un peu. Après une longue semaine de boulot il aimait bien sortir, aller danser, boire quelques verres, être au milieu de la foule et se sentir vivant. Il avait rapidement enfilé un jogging et un débardeur avec effet oversize qui plongeait sur son torse. Un expresso bien serré  dans une main et un gros muffin aux poires et au miel avec des amandes grillées sur le dessus calé dans la bouche il passait en revue les nouvelles sur son téléphone en zappant de sa main libre, répondant aussi à quelques messages par ci par là en réfléchissant à ce qu’il ferait de sa journée. Peut être aller marcher un peu, le temps était sympa et il avait besoin de bouger, c’était dans sa nature. De la musique dans les oreilles, se promener ici et là.

Il avait relevé la tête en entendant frapper à sa porte, un peu surpris. Il n’attendait personne, pas à son souvenir du moins. Une visite surprise? Il avait reposé son muffin, finissant sa bouchée rapidement en s’essuyant la bouche d’un revers de main avant d’aller ouvrir rapidement. Il avait ouvert en grand, haussant les sourcils sous la surprise en se retrouvant face à son aînée. Ne disons pas grande soeur, avec presque 30 cm d’écart entre les deux le côté grand était réservé à Myles. « ‘Sia! » S’était exclamé le brun encore un peu sous le choc, s’avançant sans réfléchir pour la serrer contre lui, ça faisait si longtemps… 8 ans quand même ce n’était pas rien. Il en avait échappé un rire ému, les larmes aux yeux qu’il refoulait tant bien que mal. C’était le choc total, s’il s’y était attendu. « Mais qu’est ce que tu fous là petite tête? C’est… Wow! Je dors encore ou quoi? C’est dingue que tu sois là j’en reviens pas. Viens, entre! » Comment elle l’avait trouvé d’ailleurs? Il s’était poussé pour la laisser rentrer, refermant la porte derrière elle. « Bah écoute, bienvenue chez moi ! Mais… Faut tellement que tu m’expliques! »

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ft.  @Aloyssia Rutherford

Jamais il n'aurait pu s'attendre a la trouver aujourd'hui devant sa porte et par message rien ne lui laissait présager non plus que sa sœur comptait lui rendre visite. Après tout elle ne l'avait pas fait durant toutes ces années et il ne lui en voulait absolument pas c'était bien mieux pour elle pour éviter que leur père trouve quelque chose à redire à ce sujet et qu'elle s'attire ses foudres elle aussi. 8 ans c'était énorme dans une vie qui n'en comptait même pas 30 au total. 1 tiers de sa vie passé sans sa soeur… C’était plutôt violent! Il était coupable de ce qu'il avait pu faire, il s'était bien assez puni lui-même déjà et ça lui avait coûté énormément émotionnellement parlant de devoir voler de l'argent aux personnes qu’il aimait le plus au monde mais il ne comprenait pas et ne comprendrait jamais comment son père avait pu le rayer de sa vie comme si il n'était rien plutôt que de lui laisser au moins une minute pour s'expliquer. Ils avaient pu garder contact tous les deux mais des messages ne remplaceraient jamais la présence d'une famille à ses côtés alors la voir ici devant lui c'était magique en quelque sorte. En la voyant en chair et en os devant lui il n'avait pas pu s'empêcher de venir la prendre dans ses bras comme pour s'assurer qu'elle n'était pas une espèce de mirage qui allait disparaître d'une minute à l'autre. Aloyssia était là, devant lui. Ses bras noués autour d’elle il avait soupiré longuement. C’était comme retrouver une part de lui même, une part de son identité. Jamais il ne s’était rendu compte à quel point ce vide familial était comme un creux béant dans sa poitrine. Ou alors il était tout simplement plutôt doué pour masquer les choses. Il s’était reculé brièvement pour pouvoir la regarder, un petit sourire aux lèvres. « C’est pas ma tête qui est grande c’est ton corps qui est tout petit. Et on pince pas… mal élevée. »

Rentrant chez lui, il avait refermé derrière eux, s’adossant un moment contre la porte en la regardant évoluer dans ce monde qui était devenu le sien, dans son chez lui où il avait rapidement trouvé refuge après son éviction de la maison. L’avoir ici avec lui était une première alors il avait hâte de lui faire voir qu’il s’en était plutôt bien sorti, l’entourant d’un bras en venant embrasser son front alors qu’il la serrait contre son torse avec force. « Toi aussi tu m’as manqué…Je ne savais pas si je pouvais espérer te revoir un jour. » Il presse son front contre le haut de sa tête avant de la relâcher pour ne pas se laisser gagner trop par l’émotion, l’attirant avec lui vers la cuisine quand même. Une cuisine ouverte sur un salon plutôt cosy où ils allaient pouvoir se poser pour discuter et essayer de rattraper le temps perdu. « Premièrement, je vois pas en quoi c’est abuser que de demander à boire quelque chose à ton petit frère, et deuxièmement on vient de se retrouver et tu me demandes un truc aussi barbant que de l’eau ?» Il hausse un sourcil d’un air perplexe en rejoignant sa cuisine, ouvrant frigidaire et placards pour essayer de voir tout ce qu’il avait à lui proposer. « Café, thé, chocolat chaud, jus de fruit, coca, limonade? Pas juste de l’eau quand même? » Questionne son frangin avec un petit sourire en s’appuyant sur le petit bar qui délimitait l’espace. « Clairement, on a plein de choses à se dire. Mais qu’est ce qui t’amènes ici pour commencer?»

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Elle lui avait terriblement manqué au quotidien et aucun message ou appel ne pouvait remplacer les moments de complicité qu’ils pouvaient avoir et ce depuis leur plus tendre enfance. elle avait toujours été une grande sœur présente pour lui, le genre qui le tenait quand il apprenait à faire du patin à glace, le genre qui l’aidait à subtiliser un paquet de biscuits dans la cuisine ou le couvrait. Sa famille n’avait jamais cessé de lui manquer toutes ces années. La douceur de leur mère, le côté décalé mais tellement empli de culture de leur grand-mère. Il n’y avait bien que leur père pour qui il n’avait pas souvent des pensées nostalgiques et à juste titre, père et fils n’avaient jamais été proches. Myles n’avait jamais été le fils tant espéré. Aloyssia était la fille prodigue, celle qu’on aimait citer en exemple, la fille dévouée qui les rendait fiers, et ça lui convenait comme ça. Leurs tempéraments étaient bien différents. Sa tête posée tout contre la sienne, il avait inspiré longuement, ses bras noués autour de son corps. Contact familier, mais qui datait de si longtemps maintenant. Il pose un petit bisou tout contre son front avec un rire face à ses doigts venus le pincer. « J’ai pris tous les centimètres dont toi t’as pas voulu apparemment ! Pas ma faute. » Avait taquiné son cadet en retour, un sourire aux lèvres.
Se frottant légèrement les mains sous un semblant de nervosité de l’avoir chez lui pour la première fois, puisqu’à l’époque où tout avait dégénéré, tous deux vivaient encore sous le toît de leurs parents. Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle penserait de son appartement, cherchant sans doute une forme d’approbation puisqu’elle était la seule famille qu’il lui restait d’une certaine façon. Un bras autour de sa taille, il la gardait près de lui, ses yeux noisette rivés sur elle comme si elle allait disparaître d’un moment à l’autre.

Il l’avait relâchée pour attraper une casserole et y faire chauffer du lait directement, étant intolérant au lactose de son côté il gardait quand même toujours des bouteilles de lait normal puisqu’en temps normal lui ne consommait que du lait d’amande quasiment ou de temps en temps du lait de chèvre un peu plus digeste pour lui. « Je te prépare ça. Comme quand on était gamins. » De beaux chocolats chauds qui laissaient une moustache de lait au dessus de la bouche, cette chaleur réconfortante quand ils rentraient de l’école en hiver. C’était de bons souvenirs. Il lui avait pris sa veste avec un petit soupire pour aller la déposer sur son porte manteau et la débarrasser par la même occasion pour qu’elle puisse s’installer sans être encombrée. « Installe toi ! Fais comme chez toi. » L’invite son petit frère d’ailleurs, préparant le chocolat en poudre avant de relever la tête vers elle en pinçant doucement les lèvres. « Ok… Donc comme d’habitude tu fais ta vie selon les parents. Certaines choses ne changent pas! Oublie pas de penser à toi aussi Sia. » Avait souligné Myles sans davantage de jugement, c’était tout à son honneur mais bon. Il inspire longuement en versant le lait chaud avant de remuer lentement le chocolat ajouté petit à petit. « Comment va Abuela? Et maman? » Il ne pouvait pas ne pas demander, évidemment qu’il s’en souciait. A sa question il hausse un peu les épaules. « Au boulot ça se passe bien, j’ai un poste que j’aime, des collègues sympa. J’ai des amis au top, je m'amuse... J’aime ma vie ici. Et toi, ton nouveau boulot te plaît?  »

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« D’habitude oui mais j’ai du lait normal aussi chez moi je sais que tout le monde n'aime pas le lait d’amande donc tu auras du lait de vache ! » Le reste serait déjà utilisé ou il lui donnerait le reste de la bouteille avec pourquoi pas. Il avait tendance à s’adapter aux autres plutôt que d’attendre qu’on ne s’adapte à lui. Il pose un petit bisou tout contre la tempe de sa soeur en l’entourant d’un bras, ne parvenant plus à la lâcher pour le moment jusqu’à qu’elle ne vienne s’assoir. C’était tellement dingue de la retrouver là en face de lui. Ils avaient changé tous les deux, les années se voyaient quand même sur leurs visages. Ils n’étaient plus ces deux grands ados mais sa soeur avait toujours cette bouille adorable, cette lueur dans le regard. C’était réconfortant de la retrouver. Elle était la seule famille qui lui restait, et il y tenait tellement. Le chocolat chaud fumant dans une tasse il était venu le lui apporter en s’installant en face d’elle, gigotant nerveusement sa jambe sous la table alors qu’ils parlaient de leurs parents. Les reverrait-il un jour ? Il en doutait de plus en plus mais il aurait tant aimé pouvoir revoir sa mère et surtout leur grand mère avant qu’il ne soit trop tard.

Il n’avait pas tellement relevé pour l’argent, ça ne le regardait pas après tout c’était le choix de sa soeur mais il n’était pas vraiment pour tout ça. Elle ne devait pas oublier de vivre aussi, et ne pas gâcher sa propre qualité de vie. On avait qu’une vie, il n’était pas forcément pour le fait d’être égoïste mais parfois il fallait savoir se faire passer avant. « Un serpent? Ca ne m’étonne même pas. Maman ne supportait déjà pas les autres petites bêtes comme la fois ou elle a trouvé ce lézard avec une patte cassée.» Se souvient Myles avec un petit sourire, ce lézard n’était jamais vraiment parti et leur abuela se promenait avec la bête sur l’épaule sans soucis. Toutes les vies importaient, c’était ce qu’elle disait toujours. « Je m’en doute oui… C’est pas de tout repos. » Il aurait aimé pouvoir faire quelque chose mais il n’avait plus sa place parmis eux. Il se passe une main dans les cheveux en se redressant sur sa chaise, l’écoutant patiemment. Serveuse… il esperait juste qu’elle n’ai pas à faire à des clients pénibles qui profitent du fait que ce soit un petit bout de femme. Elle méritait d’être bien traitée et d’avoir un boulot épanouissant, un jour peut être qu’elle pourrait avoir mieux que ça. Les opportunités parfois ça nous tombait dessus sans qu’on puisse trop s’y attendre. A sa question il avait haussé un sourcil. « Dis moi..? » Mais ça avait été LA question. Forcément. « Ma copine de l’époque avait pas forcément une super influence… Elle avait des soucis avec un gang, je me suis retrouvé dedans aussi en voulant l’aider. Elle devait de l’argent mais j’ai promis que je trouverais une solution. J’ai essayé… Mais ils m’ont tabassé, ils m’ont menacé de mort, je devais me sortir de là et éviter que ça remonte à vous… J’avais prévu de tout rembourser c’était dans l’urgence. J’ai voulu tout expliquer à papa, j’aurais bossé de jour et de nuit si besoin mais il a rien voulu savoir. Il m’a pas laissé la chance de m’expliquer. Je sais que c’est de ma faute, j’aurais jamais dû suivre les conneries de cette fille et la laisser bien avant… C’était pas pour mon petit plaisir ça m’a brisé le coeur de faire ça.»

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Il était prévoyant, et il savait accueillir du monde chez lui alors en général même s’il ne digérait pas spécialement pour pouvoir faire des desserts ou autre pour les invités sans altérer le goût qu’ils pourraient rechercher. Ce n’était pas un si gros sacrifice après tout et il pouvait volontiers s’en passer, et parfois il prenait juste un petit peu et alors son ventre consentait à ne pas non plus lancer une véritable révolution. « T’inquiètes pas, tu l’emmèneras et tu n’auras qu’à faire des crêpes avec ce qui reste de lait, ça me gêne pas c’est là pour ça sinon ça va finir par ne plus être bon et ça sera perdu si je raisonne à chaque fois comme ça. » Se justifie Myles avec un grand sourire histoire qu’elle ne lui râle pas dessus parce qu’il ne l’avait pas écoutée mais en soit ça se tenait, il avait acheté tout un pack de petites bouteilles de lait ce n’était pas pour les voir prendre la poussière. Posant un petit bisou sur sa tempe, il s'était installé en face d’elle avec un sourire léger, observant sa soeur ainée et unique dont les traits n’avaient pas tant changé. Il retrouvait ces mimiques qui avaient accompagné son enfance, il avait de si bons souvenirs avec elle et pouvait encore entendre son rire quand elle le voyait lui et son côté casse-cou se lancer dans une nouvelle aventure.

De bons souvenirs en famille ils en avaient à la pelle, et il devait bien admettre qu’une grande partie était avec leur abuela. Elle avait toujours été une partie intégrante de leurs vies puisque leur mère prenait soin d’elle au quotidien. Elle était si drôle, une vraie personnalité au quotidien, sa maison était un repère d’excentricité, elle avait une tonne de boîtes mystères qui renfermaient totalement autre chose que ce qu’elles semblaient être. Des fils de couture ou des boutons dans une vieille boîte à biscuit, de bons petits plats dans des vieux bacs à glace, et surtout ces petites bêtes dans des cartons parfois à droite à gauche, dans des terrariums improvisés ou des volières le temps que l’aile d’un oiseau se remette. «Tant mieux, tant qu’elle le fait c’est qu’elle va encore assez bien. Elle n’est plus toute jeune. » Constatait Myles. Il espérait quand même que si un jour sa santé se dégrade drastiquement il aurait l’occasion d’aller la voir. Elle lui manquait beaucoup. Pour la première fois depuis maintenant des années ils avaient abordé le fameux sujet, non sans mal pour Myles qui se sentait tellement bête devant sa grande soeur. Il en avait détourné un peu les yeux avant de les relever en sentant sa main se glisser dans la mienne de cette façon. « T’as pas à être désolée t’as toujours mené beaucoup de choses de front tu sais. Je me suis mis dans de sales draps c’était à moi de m’en sortir mais j’ai juste été pris de court j’ai paniqué je voulais juste … Faire au mieux avant que les dégats ne soient majeurs. » Il soupire doucement, vraiment pas fier. Il aurait tant voulu avoir l’occasion de réparer les choses mais il n’en avait eu ni le temps ni l’occasion malheureusement. « Non ne t’en fais pas, c’est réglé depuis tout ce temps. Tout va bien. Je dois d’argent à personne, je gère plutôt bien le mien aussi donc … ne t’en fais pas. Si tu veux bien j’aimerais bien te rendre une partie de la somme, pour les parents. Petit à petit…Pour tout rembourser. Peut être qu’un jour ils voudront bien que je rentre, s’ils voient que je m’en suis sorti et que suis pas… Que je suis pas un raté ? »

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Ca oui, frère et soeur avaient toujours été de sacrées têtes de mule. Aloyssia voulait en général faire plaisir aux autres et cédait plus facilement que Myles qui pouvait se vexer et se braquer et donc la réponse restait inchangée. Alors autant dire que même pour une affaire aussi bête que du lait il n’avait pas relâché et lui avait fait chauffer le lait avant d’y mélanger de la poudre de chocolat, préparant une jolie tasse avant de la lui ramener non sans un petit sourire fier, heureux d’avoir pu avoir gain de cause. Ce n’était pas grand chose d’important mais c’était aussi une manière de lui montrer qu’il se débrouillait dans sa vie d’adulte désormais.

Il sirotait doucement sa boisson en regardant Sia en face de lui, écoutant patiemment avec un sourire léger. Ca faisait bizarre de parler de leur famille alors qu’il ne les avait pas vu depuis si longtemps et que sa vie ne les incluait plus. Ca lui semblait parfois dater d’une autre vie, ou d’un rêve qui avait pris fin il y a bien longtemps de ça et ça avait quelque chose d’un peu déconcertant. Mais pour autant au fond de son cœur cet amour qu’il pouvait avoir pour eux pendant un temps était toujours bien là. Et son Abuela était vraiment importante, d’autant plus dans leur culture mexicaine par leur mère. Elle les avait élevé en partie elle aussi, leur avait transmis des recettes qu’elle aimait faire, son côté un peu exubérant qui se fichait de l’opinion des gens quand elle décidait d’aller sauver coûte que coûte un petit lézard. « Tu lui feras un câlin pour moi, quand tu la reverras.»

Il aurait aimé pouvoir le faire par lui-même, mais ça n’arriverait pas il s’était fait à l’idée. Il le devait bien après tout. Pourquoi vivre dans le passé et par conséquent continuer à souffrir du fait qu’il soit coupé de la famille? Aloyssia lui avait demandé à comprendre, et il ne pouvait pas le lui refuser. Elle avait le droit de savoir après tout, après tout ce temps. Jamais elle ne lui avait posé la question jusqu’à maintenant, ce qui l’avait toujours un peu étonné, et lui avait un peu honte aussi d’admettre qu’il avait pu être si faible pendant un temps pour se retrouver dans ce genre de soucis. Serrant sa main dans la sienne il jouait légèrement avec pour essayer de se rassurer, relevant ses yeux marrons vers lui avec une petite moue. « Je pense pas qu’on puisse parler d’honneur dans ce genre de cas… J’ai merdé, du début à la fin. » Souffle alors Myles, conscient de ses erreurs passées alors qu’il gardait ses yeux rivés sur elle, revivant ce moment douloureux où il avait dû récupérer ses affaires pour quitter tout ce qu’il avait connu. « Je suis pas sur que ta tête arrive à heurter la mienne, t’es un peu trop bas pour ça tu sais? » avait soufflé son petit frère alors avec un semblant de sourire, frottant gentiment son avant bras pour la rassurer. C’était adorable de sa part, et dans un sens il n’estimait pas être totalement un raté mais pour autant cette partie de sa vie était vraiment un crève coeur. « Tu peux leur dire oui… Mais je suis pas sur que ça change quoi que ce soit. J’essaie juste de rattraper les choses. Faire amende honorable… C’est tout ce que je peux faire. »
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ft.  @Aloyssia Rutherford

Il vient frotter doucement son avant bras en voyant que ça n’allait pas forcément, il la connaissait bien sa grande soeur et il avait vécu cette peine lui aussi. Malgré les circonstances, quand il s’était retrouvé seul et loin de sa famille il avait eu le temps de beaucoup cogiter et bon sang qu’ils avaient pu lui manquer, surtout lors des fêtes qui leur étaient chères. Mais il avait appris à faire sans, et Aloyssia pourrait toujours rentrer auprès d’eux à un moment ou à un autre. Sa main posée sur la sienne, il essayait de lui remonter le moral pour autant avant de la relâcher pour prendre une petite gorgée de sa boisson chaude « Merci ma Sia . » La remercie son petit frère - qui n’avait décidément de petit que le nom - reconnaissant qu’elle veuille bien faire ça pour lui. Il n’était pas du genre à demander des intermédiaires. Il esquisse un petit sourire en prenant le temps de lui raconter tout ce qu’il avait sur le coeur, tout ce qu’il avait vécu à l’époque même s’il avait un peu honte aussi de confier à sa grande soeur dans quels ennuis il avait pu se retrouver à cause d’une fille en plus. Heureusement il n’était plus en contact avec cette personne, qui ne lui avait rien apporté de bon dans sa vie et il avait tiré un trait définitif dessus une fois leur problème réglé. Autant dire qu’il ne se ferait plus avoir deux fois. Il prenait une petite gorgée du chocolat chaud au lait d’amande, c’était plus doux au goût il aimait bien et ça avait toujours un côté plutôt réconfortant dans ce genre de moment de confidence. Se retrouvant le menton entre les doigts de sa soeur il avait du déglutir alors qu’il avait encore une gorgée en bouche, l’écoutant avec attention avant de poser sa main sur la sienne pour la rassurer. Il y avait des jours plus faciles que d’autre au niveau de l’estime de soi mais quand il se souvenait que la famille l’avait renié comment ne pas se dire qu’il n’était pas quelqu’un de bien? Il se penche pour venir poser un petit bisou sur son front, un bras autour d’elle pour l’étreindre et la remercier de sa gentillesse et de sa présence rassurante. Après 8 ans il retrouvait enfin ça. « Même pas peur, petite tête… Si je te botte les fesses avec mon 46 tu voles jusqu’à la lune. » Préviens Myles avec un petit rire, c’était uniquement de la taquinerie biensur.

La relâchant pour qu’elle soit tranquille pour profiter de sa boisson également il ne la quittait pas des yeux cependant. C’était fou comme le temps avait passé. Il pouvait encore se revoir gamin, quand avec leur petite voisine Cassiopea ils jouaient ensembles. Enfin… Il avait plus ou moins le choix il faut dire, Sia aimait bien s’amuser avec la plus jeune qui elle était une grande fan de princesses et biensûr il se retrouvait un peu contre son gré à jouer le prince charmant pour faire plaisir. Il était comme ça Myles, il aimait faire plaisir quand il pouvait, et faire bien les choses aussi, c’était bien pour ça qu’il voulait se racheter maintenant qu’il en avait la possibilité, faire les choses bien par la même occasion. « J’aurais aimé pouvoir le faire avant mais avec les études à payer, les meubles quand j’ai dû tout acheter au fur et à mesure et tout… Puis je savais pas trop comment faire. Pouvoir passer par toi ça aide un peu. » Il ne se sentait pas d’y aller avec une enveloppe en main ni de juste la mettre dans la boite aux lettres. A sa question il avait rougit légèrement en haussant un peu les épaules, c’était une vaste question et c’était dur de savoir actuellement si c’était le cas mais oui, il se passait bien quelque chose. « Ouai j’ai rencontré un gars que j’aime beaucoup. Il est vraiment génial. Bon, il a un peu de mal à assumer pour le moment parce qu’il a peur du regard des gens et tout ça mais il est tellement .. Wow. » Admets Myles avec un petit rire attendri en pensant à son beau Andy.