Il était venu presser une main réconfortante sur son épaule, pas pour le plaindre parce que connaissant Maxim il savait très bien que ce n'était pas ce qu'il souhaitait ni ce qu'il cherchait alors il essayait plutôt de lui transmettre sa force dans cette épreuve au quotidien. Il ne pouvait lui dire qu'il comprenait, il n'avait jamais eu à passer par là. Mais la souffrance, il connaissait et puis c'était son métier d'y être confronté. « T'en fais pas je vais faire mon maximum pour soulager ça. C'est promis. Et en médecine il n'y a pas de devrait ou devrait pas, les choses sont comme elles sont et même si les raisons sont troubles parfois la douleur est réelle. » Le cerveau pouvait faire des choses curieuses parfois sans qu'on puisse bien comprendre pourquoi mais il voyait bien la souffrance sur son visage, cette crispation de son corps qui devait gérer cette douleur vive et lancinante. Parfois des personnes amputées continuaient à souffrir de ce membre que pourtant ils n'avaient plu. Le cerveau et ses mystères.
« Je comprends bien. C'est pour ça que je te dis que c'est temporaire. Ca va revenir, il faudra du temps mais je suis optimiste. C'est le médecin qui parle, pas l'ami. Mais en attendant ça serait une aide physique et morale si chaque chose n'est pas pénible à faire. » Essayait de lui faire comprendre Kane qui ne voulait pas le réduire à quoi que ce soit ou le faire se sentir mal ce n'était qu'une proposition. A nouveau il avait frotté son épaule avant de le laisser passer la chemise en s'adossant pendant ce temps à l'armoire, ses bras croisés contre son torse. « Evidemment qu'il y a des progrès, mais ça ne va pas assez vite à ton goût et je le comprend. C'est humain. » Il ne pouvait pas le blâmer après tout, ses sentiments et émotions étaient totalement valides avec ce qu'il avait vécu.

« Les choses ne seront peut être pas comme tu les avais imaginées mais ne te condamne pas comme ça. La rééducation peut aider beaucoup, le temps aussi, et fais confiance à ton corps pour se remettre au mieux. Ok, tu ne feras jamais le marathon de New York mais tu es là pour ta fille et elle se fiche du reste. Ne baisse pas les bras. Tu connais l'expression si tu ne peux pas attraper la lune vise les étoiles? Même si tu ne retrouves pas 100% de ta condition physique, contente toi d'un peu moins qui est toujours plus que au départ. » Essayait de lui faire comprendre Kane de cette voix posée, calme, qu'on assimilait parfois à de la froideur mais il essayait juste de rester factuel plutôt que de laisser les émotions changer la donne. « Tu as des pensées sombres quand même. Ca m'inquiète un peu. Essaie d'échanger avec un ou une thérapeute. Par téléphone même si tu veux. Tu veux des anti dépresseurs? Tu te sens à plat..? » Evidemment qu'il prenait ça au serieux, l'entendre dire qu'il préfererait que tout s'arrête ce n'était pas anodin. Il ne comptait pas le laisser comme ça, surtout pas. Il soupire longuement et pousse son fauteuil pour l'aider un peu et le ramener jusqu'au canapé, le soutenant pour l'aider à s'y installer. « Vas y, fais moi voir ça. Tu saurais me décrire la douleur que tu ressens? » Il lui avait fait signe de mettre sa jambe à nu, qu'il puisse voir correctement, récupérant son matos pour pouvoir l'examiner dans le détail.  

Le corps n’avait rien de logique parfois. Des gens souffraient affreusement du dos alors que c’était tout autre chose qui était touché. Il se passait tant de choses qu’on ne soupçonnait même pas, on compensait parfois des irrégularités sans s’en apercevoir et tout à coup la douleur devenait réelle. Si le corps était déjà un mystère en soi, c’était encore plus vrai pour le cerveau qui faisait des choses plutôt incroyables. En tant que médecin forcément ça le fascinait un peu, même s’il aurait aimé pouvoir dire à son ami qu’il y avait quelque chose de concret à faire. « Toi tu le sais, certaines parties de ton cerveau non… Le mieux à faire c’est d’imaginer les sensations, et essayer de faire les choses dans ta tête. Imagine détendre le muscle qui te fais mal. Parfois ça marche. Je me lancerai bien dans un cour sur les trucs bizarres que fait le cerveau et ton corps au quotidien, comme le mal des transports, mais je doute que ça t’intéresse hm? » Le médecin avait esquissé un fin sourire, forcément lui il aurait pu en parler pendant des heures pour le faire relativiser mais Maxim souhaitait surtout que ça s’arrête et il pouvait le comprendre. « Je vais te donner un décontractant musculaire, ça devrait faire le job en périphérie et donc soulager aussi d’une certaine façon. On va essayer. » Ils pouvaient tenter ça, ça ne coutait rien. Le but était de trouver une solution, alors il faudrait peut être adapter mais il ne pouvait pas le laisser comme ça. « Tu pourras tenter une canne ? C’est un peu moins visible que les deux béquilles, ça te libère une main et ça fatigue moins les bras. Ca aide à réduire la pression que tu appliques sur ta jambe. Avec le temps ça devrait suffir. Et ça donne un air distingué et classe, Mr Aretusi! » [/color]Avait essayé de gentiment taquiner Kane même si l’info était correcte, autant essayer de faire passer ça avec bonne humeur même si son ami n’avait surement pas envie d’en rire et la situation n’était pas amusante du tout. Mais il voulait lui apporter un peu d’optimisme puisqu’il semblait spécialement morose pour aujourd’hui.

« C’est pas toujours évident de trouver les mots et le but c’est surtout que tu puisses parler plutôt que de garder ça pour toi. Si j’avais une formule magique je la dirais volontiers si ça pouvait te guérir… Tu le sais bien. Je ferais le maximum pour aider avec ce qui faisable. La douleur, le sommeil, le moral… Ca je peux le faire. » Le brun avait réfléchi en se posant un peu, prenant de quoi noter en commençant par le décontractant musculaire, des anti douleurs aussi. « Faut que tu sortes, que tu vois du monde. Je vais te donner des antidépresseurs, tu peux les prendre le soir parce que ça peut un peu fatiguer. Ça ne devrait pas trop te faire somnoler au quotidien, ça va juste apaiser tout ça. Tu en as besoin, c’est pas une mauvaise chose. » Il l’avait laissé faire en lui laissant le temps, ne voulant pas le presser alors que clairement il voyait qu’il souffrait. Il s’était installé au niveau de sa jambe pour venir observer par rapport à l’autre. Pas de gonflement, ni de rougeur. La cicatrice était propre. Il touche doucement, palpant et pressant un peu. « Je sais. Je vois ton dos complètement crispé. Concentre toi sur ton autre jambe, étend là, ressens les muscles et les ligaments. Puis détends tout… Et essaie de projeter ça sur ton autre jambe. Imagine que tu fais la même chose avec les deux, comme une espèce de miroir. » Lui conseille Kane avec douceur, étirant un peu sa jambe vers lui pour pouvoir suivre le mouvement de l’autre.  

Kane aurait aimé tout lui expliquer, pouvoir trouver des solutions à tous ses problèmes mais malgré ses longues études de médecine il était bien incapable de pouvoir le remettre totalement sur pieds comme si jamais rien ne s’était passé. Malheureusement. Il pouvait juste être là pour lui, et faire au mieux pour soulager la douleur physique et morale qu’il ressentait. Il frotte doucement son épaule de sa main avec un sourire léger, comprenant bien qu’il n’avait pas tellement envie de comprendre comment ça fonctionnait. « Je sais, je sais. C’est un jour sans aujourd’hui mais je te promets qu’il y aura des jours meilleurs. » Le soutient Kane au mieux. C’était quelqu'un de plutôt pessimiste lui même qui lui disait ça, mais il y croyait.
Il sourit légèrement en l’aidant à s’installer de manière à ce qu’il soit à l’aise, bien conscient que la situation ne devait jamais être agréable pour lui mais c’était aussi plus simple d’être vulnérable devant un ami que devant un parfait inconnu qui resterait sans doute dans son rôle de médecin et se devrait d’être factuel et globalement il fallait bien le dire plutôt expeditif, pas assez humain parfois. Il observait sa jambe avec un soupire léger, ça avait été un long combat déjà et il avait déjà bien progressé mais oui, rien ne serait comme avant. « On trouve de plus en plus de solutions aux choses, des implants qui peuvent recréer des semblants de sensations ou en tout cas aider ta jambe à ne pas être juste lourde et pesante pour que tu puisses l’appuyer même si tu n’as pas les sensations. On cherchera des solutions même s’il faut t’emmener voir des spécialistes ailleurs. Le monde est vaste Maxim. » Et toutes les solutions méritaient d’être envisagées. Il ferait des recherches de son côté.

Maxim ne devait pas perdre l’espoir, malgré la difficulté de la situation. L’espoir c’est ce qui faisait tenir, et il esperait que ce n’était qu’un mauvais jour parmis d’autres un peu mieux. Il s’était pris de petites notes sur un carnet à ses côtés pour ce qu’il devait faire, et sur une ordonnance la prescription pour des médicaments spécifiques qu’il n’avait pas forcément sur lui. « Non, ne t’en fais pas ça ne te rendra pas totalement out. Ca va juste vraiment te détendre, te faire relativiser les choses et éteindre cette tristesse, mélancolie, appelle ça comme tu veux. D’autres font dormir, pour les personnes qui ont vécu un choc et ne trouvent plus le sommeil par exemple. Ce n’est pas ce qu’on cherche à faire avec toi. » Le rassure le médecin, plutôt serein quant à sa prescription. Il avait pressé un peu autour de la cicatrice pour voir comment se comportait le muscle, s’assurer qu’il n’y avait rien d’anormal mais ça avait l’air plutôt bien. Alors il avait focalisé son attention sur l’autre jambe valide, pour lui faire ressentir les sensations et qu’il cherche à l’imaginer sur l’autre pour se détendre. En l’entendant il fronce les sourcils, stoppant un instant tout contact en levant ses yeux vers lui. « Ose me redemander quelque chose d’aussi con et je te fous mon poing en pleine tronche pour te remettre les idées en place, c’est entendu? Tu es mon ami, Maxim. Et t’avises jamais d’imaginer que ton fauteuil me met dans l’embarras. T’es quelqu’un de bien, je suis fier que tu fasses partie de mon entourage proche. Alors on ira dans ce restaurant, et on passera une bonne soirée. » Tranchait Kane en reprenant ses manipulations sur sa jambe, secouant la tête. Quelles idées il avait ce type là!  

Ouai, les anti deprésseurs ne feraient vraiment pas de mal. Il n'était clairement pas habitué au fait de voir son ami dans cet état là. Lui qui était d'habitude plutôt un gars présent pour déconner il avait juste l'air las de tout et Kane ne manquait pas d'être un peu décontenancé. Il pouvait comprendre, tant parce que lui aussi s'était déjà senti au fond du trou que parce qu'il n'était pas le premier patient qu'il avait à avoir une baisse de morale momentanée. Rien d'insurmontable, ça finirait par aller avec le temps mais quoi de plus normal que d'être nostalgique d'un temps révolu qu'on ne saurait jamais pleinement retrouver? On parlait de ses jambes quand même, pas d'un doigt en moins. Alors il compatissait et s'excusait du regard si il l'avait froissé d'une quelconque façon. Ca n'avait jamais été son but, évidemment. Il voulait juste lui rappeler de garder espoir parce que quand on s'avouait vaincu en ne voyant aucune amélioration possible, qu'est ce qui restait au coeur autant qu'au cerveau pour avoir envie de se battre? « Tu verras, quand ça ira mieux et même si c'est avec l'aide d'anti dépresseurs pendant un temps tu verras les choses sous un angle différent. »

Lui avait promis Kane avec bienveillance, avant de se concentrer davantage sur la cause que sur la conséquence en venant prêter son entière attention à sa jambe, à l'aspect mécanique de celle-ci en s'assurant que tout bougeait bien ainsi que l'aspect circulatoire qui était primordial maintenant qu'il était en fauteuil et que le fait de ne pas marcher privait ses jambes de l'aide circulatoire apportée par la marche. « Ton médecin t'as prescrit le nécessaire pour la circulation? Traitement d'anti coagulants en général, ou petites piqures assez régulièrement. Bon, ce n'est pas chaud ni rouge donc ça a l'air d'aller. Même si les sensations ne sont pas là, surveille l'aspect. » Lui indique son ami en lui montrant la zone à surveiller surtout, ses mollets. Ils auraient vite fait de rougir et d'avoir cet aspect induré si quelque chose n'allait plus comme ça devait mais Maxim prêtait il encore une quelconque importance à ses jambes maintenant qu'elles ne remplissaient plus le rôle qu'il aurait souhaité? Patiemment il continuait ses petits contrôles, tendant et détendant ses deux jambes pour faire passer l'info à son cerveau et le duper un peu par la même occasion. Parfois ça marchait, alors autant essayer. Un sourire léger aux lèvres il roule des yeux. « Je sais bien, je te connais tu sais. Je sais que tu n'es pas un profiteur. Et tu me connais non? Tu pensais vraiment que ton fauteuil pouvait me gêner? Crétin. » Avait soupiré le médecin en descendant jusqu'à la plante de ses pieds, continuant ses étirements sur les jambes endormies de toute sensation. « Normalement les lieux publics sont tenus d'avoir un accès pour les fauteuils. T'en fais pas. » Assure Kane, rassurant et posé. « Ca me va à pieds, si je fatigue je m'installerai sur tes genoux. » Plaisantait son ami en réfléchissant à sa question, se pinçant légèrement les lèvres. « Pas grand chose en soi mais... j'ai revu Thalia. » Concède alors le brun.  

Il savait bien ce que c’était, d’avoir des idées noires qui nous coupent de tout le reste. Maxim avait sa petite fille pour qui se battre, à l’époque la solitude n’avait pas aidé Kane et il avait sombré sans pouvoir vraiment demander de l’aide à qui que ce soit. Il n’avait que sa culpabilité qui tournait en rond dans sa tête, les brulures sur son corps témoignant chaque jour du fait qu’il n’avait pas pu sauver sa famille. Il était trop saoul pour tirer son épouse du feu. L’adrénaline n’avait pas suffit, et il savait que c’était sa faute. Rien ne lui permettrait jamais de revenir en arrière, de réparer ce qu’il avait pu faire de mal, alors il aimait l’idée d’être la personne dont il aurait eu besoin quand il s’était demandé si la vie continuait à en valoir la peine. Maxim était quelqu'un qui lui était cher, et la vie ne l’avait pas épargné. S’il pouvait grâce à son travail lui apporter un peu de paix même si c’était artificiel grâce aux médicaments, il le ferait. Le temps qu’il se sente réellement mieux, pour de meilleures raisons.

« Je sais, et j’apprécie d’avoir ta confiance. Tu me dis de toute façon, si tu as la moindre question, ou si quelque chose te tracasse.» Que ce soit lié à sa jambe, au traitement. Il avait été vraiment précautionneux dans son examen de sa jambe, pliant et dépliant lentement le genou, cherchant des résidus de réflexes dont il n’aurait peut-être pas compte mais ça répondait toujours dans un sens. Il palpait l’arrière de son genou, redescendant le long de son mollet qui était souple ce qui était bon signe concernant sa circulation. La peau était chaude. Tout ça était déjà une bonne chose en tous les cas! « Tu as une équipe très complémentaire à tes côtés! Ton kiné t’aides bien aussi? » Il ne devait surtout pas négliger cet aspect là, des étirements, des massages, tout son corps se retrouvait perturbé par ce changement de statique maintenant qu’il était en fauteuil. Épaules, dos, il méritait le confort au maximum.

Il lui avait collé une petite tape à l’arrière de son crâne avec un sourire léger, hors de question qu’il le laisse penser qu’il pouvait le mettre mal à l’aise alors peut-être que ça suffirait à chasser cette idée débile de sa tête. « Pense positif. Ca va bien se passer. On va avoir une bonne soirée. Et si dans ce restau ça ne colle pas on en trouvera un autre mais on mérite de s’aérer un peu l’esprit. » précise Kane qui ne comptait pas revenir s’enfermer ici comme si Maxim n’était pas assez bien pour être ailleurs, il avait besoin de voir autre chose que les murs de chez lui. Ca aussi, c’était bien mieux pour le moral, il ne le savait que trop bien. Se levant pour se laver les mains, geste machinal après avoir travaillé, il lui avait ensuite préparé une ordonnance qu’il avait déposé avec soin, s’adossant dans le canapé avec un petit soupir de bien être en se posant enfin après cette longue semaine de boulot pour parler un peu de lui. Ca non plus, ce n’était pas habituel, mais avec Maxim il avait l’impression de pouvoir s’ouvrir sans être jugé. « La retrouver après tout ce temps m’a chamboulé. Ça a été mon premier véritable amour. Ma première grande histoire. On s’est quittés quand elle est partie pour ses études et ça a été difficile à l’époque. La revoir était à la fois bizarre et naturel, mais ça m’a perturbé. Je me sentais… Un peu comme avant. Tu penses que c’est mal? » Il ne pouvait pas s’empêcher de culpabiliser dans un sens.  

Certaines personnes pouvaient avoir l’impression que la vie entière était après elles quand tout leur tombait sur le coin de la figure en peu de temps. Il pouvait totalement comprendre ça après avoir lui même perdu totalement foi en la vie après la perte de sa famille, et la perte de sa maison par la même occasion puisque tout avait été réduit en cendres mais autant dire que le materiel il n’en avait jamais rien eu à faire. L’assurance avait proposé de la faire rebâtir à l’identique mais ça il l’avait toujours refusé,il avait besoin de partir ailleurs et vite. Il avait donc acheté sa maison actuelle à la hâte, pour avoir un toît au dessus de la tête au plus tôt mais si ce genre de perte pouvait être compensé les pertes humaines étaient de leur côté irremplaçables. Il commençait à avancer à nouveau mais ce n’était pas pour autant qu’il oublierait un jour pleinement Sienna ou leur petite fille qu’il n’avait jamais eu la chance de connaître mis à part sur ces échographies devant lesquelles il s’était tant extasié à chaque fois. La vie était cruelle, un peu trop souvent avec certaines personnes. Mais ça ne lui donnait que plus envie d’être là pour ses proches qui à leur tour traversaient l’enfer. Pressant une main réconfortante sur l’épaule de Maxim, il lui sourit légèrement. « J’adresse pas mal de mes patients à Myles Rutherford. C’est un jeune kiné qui s’est installé en ville il y a pas si longtemps. J’ai de très bons retours à son sujet. Je te note ça, appelle le il devrait te trouver un créneau rapidement. Les techniques seront surement un peu plus à la pointe que pour ton kiné actuel donc la prise en charge peut différer mais parfois c’est une bonne chose. » Un oeil neuf sur une situation pouvait donner de nouvelles pistes à explorer, après tout qu’avait-il à perdre? Il ne pouvait pas être moins mobile qu’en fauteuil et comme il lui avait dit, il avait eu de bons retours sur ce kiné là alors il pouvait y aller les yeux fermés il semblait tout à fait pro.

Kane s’était lavé les mains tranquillement pour être plus tard parés à sortir - peut être qu’ils pourraient même en profiter d’ailleurs pour venir chercher quelques médicaments à la pharmacie au passage - avant de revenir s’installer aux côtés de Maxim le temps qu’il décide quand il serait temps d’y aller. Il lui avait parlé de Thalia puisqu’il lui demandait ce qu’il y avait de neuf dans sa vie. Pouvait on dire que c’était nouveau dans la mesure où ils avaient déjà vécu quelque chose il y a des années de ça? Non, mais se retrouver après quand même un long moment était une belle redécouverte malgré tout après que chacun ait fait son bout de chemin d’une certaine façon. Lui adressant un sourire léger il hoche lentement la tête. « Quand on est veuf on s’apprête toujours à avoir le jugement des gens. Certains penseront toujours que c’est trop tôt et que ça veut dire que je ne ressentais rien pour mon épouse. Mais… On peut aimer plusieurs personnes dans une vie, sincèrement.  J’ai aimé Thalia avant de rencontrer Sienna, et n’ai jamais cessé d’avoir de la tendresse pour elle d’une certaine façon. C’est juste différent. Chaque personne a son chapitre. » Songe alors le médecin, c’était tellement difficile à expliquer. Il n’aurait jamais trompé son épouse de son vivant avec Thalia, parce qu’il lui était dévoué et qu’il l’aimait entièrement et pleinement. Mais elle n’était plus là, devait-il souffrir pour toujours? Une part de lui se disait que ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu. « Oui… oui on va se revoir. J’en ai envie en tous cas. Je sais qu’elle a pas eu une vie forcément facile elle aussi. C’est ton amie je le sais bien. »[/size]