Aujourd’hui nous étions samedi, Abigail travaillait une bonne partie de la journée. En sortant de la boutique de couture où elle travaillait, elle attrapait son téléphone pour écrire à un ami à elle. Une amitié qui datait de quelques années maintenant, un an ou peut-être deux tout au plus. Il s’était rencontré en boite, lui au bar et elle sur la piste de danse. Elle ne se souvient pas spécialement comment la discussion était venue, tout ce qu’elle se rappelle c’était la nuit qu’elle avait passée avec lui. C’était un moment qui était particulièrement endiablé et agréable. Le matin, ils s’étaient réveillés ensemble et avaient sympathisé comme si de rien n’était. Amant d’une nuit, ami pour la vie. Elle était certaine qu’elle passerait une bonne soirée en sa compagnie. “Hey ça te dit de sortir un peu ce soir ? J’ai vu qu’Ayalon organisait un cinéma en plein air, ça te tente ? Pop Corn et rigolade au programme, si le film est pourri on pourra toujours s’échapper et aller s’amuser en boite. “ Elle glisse son téléphone dans sa poche puis décide de rentrer chez ses parents se préparer. Une bonne douche bien chaude et la voilà d’attaque pour se préparer à sortir. Avec Lucian c’était agréable, tous deux profitaient de la vie tandis que la plupart de ses amis avaient une vie bien rangée. Heureusement qu’elle avait quelques personnes dans son répertoire qui aimaient s’amuser autant qu’elle. Abigail se glisse dans une robe simple et se maquille légèrement. Un petit mot à ses parents et la voilà partie pour le lieu de rendez-vous, elle avait quelques minutes de marche jusqu’à l’arrêt de bus. Elle aurait préféré marcher mais avec la chaleur c’était impossible de s’imaginer marcher autant. Plusieurs minutes passent et la brune arrivait enfin dans le parc du château où avait lieu la projection. La brune regarde autour d'elle, cherchant son ami qui venait de lui dire qu’il était arrivé. Un large sourire se dessine sur son visage alors qu’elle l'aperçoit un peu plus loin.

“Salut Lucian.” dit-elle en arrivant à sa hauteur.

Entre eux il n’y avait aucuns malaise, ils s’entendaient très bien malgré qu’ils avaient couchés ensemble. Il n’y avait rien de mal à s’amuser surtout qu’à cette époque aucun des deux n’avaient de partenaire. C’était tout ce qu’elle respectait, jamais elle ne pourrait coucher avec un homme marié ou en couple, c’était contre ses principes. Bien qu’elle se doutait que certaines de ses conquêtes ont pu très bien lui mentir. Mais peu importe. Elle était ravie de pouvoir passer cette soirée avec lui, même si pour une fois c’était un programme un peu plus calme qui était annoncé. D’ailleurs elle comptait profiter de ce moment pour parler avec lui. En effet depuis quelque temps, Abigail voulait prendre son indépendance, mais toute seule elle avait la trouille, peut-être qu’il accepterait de l’avoir comme colocataire ou encore de l’aider à trouver un ou une colocataire.

“Comment vas-tu ? Ta journée s’est bien passée ? ” demande-t-elle poliment.

La journée était passée assez rapidement pour elle avec son travail, il était rare qu’elle voit le temps passé. La couture était une passion, quelque chose qu’elle aimait profondément.

La semaine ne terminait jamais vraiment pour lui, les animaux ont besoin de manger tous les jours après tout et le week-end ne peut pas être un moment non travaillé pour un animal en pleine formation. Beaucoup de propriétaires comptaient sur lui, que ce soit la police pour des chiens de détection, des personnes handicapées ou malades qui avaient besoin de leur chien d’assistance. Mais il se plaisait à dire que quand on faisait un métier de passion, alors ce n’était pas vraiment du travail et le bonheur des chiens qui l’accueillaient chaque jour était la plus belle des récompenses. Mais il essayait quand même de limiter un peu son temps de travail le week-end, pour s’accorder des moments pour lui aussi et faire des sorties qui ne soient pas dans le but de former un chien. Il avait pris le temps de partir courir un peu avec la boule de nerfs qu’était son adorable Teddy afin qu’il se fatigue, il s’était arrêté le temps de s’avachir sous un arbre à l’ombre quand son téléphone s’était mis à vibrer en annonçant un message d’Abigail. Le genre de relation qui pouvait surprendre, tout était parti d’une aventure d’une nuit après une soirée d’amusement, et au final cette complicité qui les avait mené droit au lit avait mené à une belle amitié sans que ça ne soit bizarre pour autant. Après tout il n’y avait pas de mal à s’amuser un peu ! “ Hey  ! Ca me semble être un super programme, on se rejoint là bas alors. “ Du pop corn et un film en exterieur, ça avait tout d’une soirée sympa. Il avait repris sa course jusqu’au loft, laissant son chien aller boire à grandes gorgées dans son bol d’eau pendant qu’il filait sous la douche pour se rafraîchir après son jogging.

Sa tignasse brune soigneusement coiffée, il avait enfilé un pantalon sombre et une chemise  assez ample d’un doux bleu qu’il laissait en partie ouverte étant donné la chaleur. Un peu de parfum pour être présentable et il était parti jusqu’au chateau, avertissant son amie de sa présence avant de regarder tout autour de lui, sourcils froncés sous la concentration jusqu’à qu’il n’entende sa voix en pivotant vers elle.

“ Hey ! Salut! “

Il était venu l’enlacer en posant un petit bisou sur sa joue pour la saluer, un sourire franc aux lèvres. Il était assez commun qu’ils se retrouvent pour faire la fête, même si ça consistait surtout pour lui à boire des verres pendant qu’elle se trémoussait. Il était ridicule sur une piste de danse alors il s’abstenait de ce genre d’humiliation publique bien volontiers. Mais ça ne les empêchait pas de s’éclater, rentrant généralement en taxi puisqu’il avait bien trop bu mais en théorie ce soir il ne comptait pas boire alors il pourrait la raccompagner en bon gentleman qu’il était.

“ Je vais bien et toi? Et … une journée comme une autre tu sais! Du boulot, un peu de sport pour garder la forme. Rien de transcendant. Et toi alors, qu’est ce que tu as fais ? “

Il passe un bras autour de ses épaules pour la rapprocher avec un petit sourire alors qu’il marchait tranquillement pour essayer de leur dégoter une place sympa à réserver avant de regarder autour d’eux.

“ On se cherche un truc à grignoter alors? Je t’invite!  Evidemment. “

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C’était satisfaisant de ce dire qu’elle allait passer une soirée calme et en compagnie de l’un de ses amis les plus proches. La soirée s'annonçait simple et agréable tout en espérant que le film ne serait pas trop pourri. Mais en général les organisateurs savaient plutôt bien choisir quoi mettre. Elle avait déjà pu participer à ce genre d'événement, c'était assez cool.  

“Je vais bien, prête à passer une soirée géniale. C’était travail aussi pour moi, j’ai fait des ourlets de pantalon, coupé une robe trop longue et recoudre quelques vêtements. Rien de très créatif malheureusement.”

Abigail aimait le côté créatif à la couture et il fallait avouer que c’était ce qui lui manquait dans son boulot au fil d’or. Elle aimait son travail et bien que cette petite boutique était agréable tout comme la propriétaire, la brune aspirait à devenir couturière chez le fuseau ensorcelé. C’était là bas qu’elle aurait aimé coudre et surtout créer, c’était patiente et silencieuse qu’elle attendait de pouvoir se proposer. Les places étaient rapidement prises, elle le savait, entrer dans cette entreprise était pratiquement mission impossible mais elle ne désespérait pas pour autant. Elle continuait de faire ses patrons ainsi qu’une bonne partie de ses vêtements elle-même. C’était beaucoup plus agréable pour elle de porter un vêtement qu’elle avait fait plutôt que d’acheter. Bien sûr, elle avait la moitié de sa garde robe qu’elle avait acheté, mais finalement elle customisait toujours pour apporter sa touche personnelle.

“ Ça sera moi la prochaine à t’inviter ! Allons-y. ” dit-elle le sourire sur les lèvres avant de glisser son bras sous celui de Lucian.

Une petite cabane avait été mise en place certainement pour l’occasion afin de pouvoir grignoter durant le film. C’était plutôt sympa d’avoir pensé à ce genre de chose. La brune avait son sac à la main avec dedans deux couvertures ainsi que des petits coussins pour s’installer confortablement en espérant qu’ils trouveraient une bonne place. Il n’était pas encore l’heure et il semblait déjà y avoir pas mal de monde. Les deux amis se glissèrent alors dans la file d’attente afin de prendre quelques gourmandises.  

“Ils ont fait fort pour une fois ya pas mal de choix, la dernière fois c’était juste popcorn et quelques boissons. Ca va être difficile de choisir.” dit-elle tout en regardant le stand.

En effet l’étale avait une partie sucrée et salée. Cela faisait certainement rêver plus d’un enfant, même les adultes bavaient devant le stand. Abigail se retourne, en effet il y avait pas mal de monde derrière eux. Il fallait croire qu’ils étaient arrivés au bon moment avant que la foule n’arrive.

“On prend quoi du coup ? En boisson je partirais sur un grand verre d’Oasis, niveau grignotages je propose du salé et du sucré.” dit-elle en le regardant alors que ce sera bientôt leur tour.

Il aimait bien ce genre de petit rassemblement en extérieur, l’été était sympa alors ne pas s’enfermer dans une salle lui convenait plutôt bien. La brise plus fraiche du soir sur leurs peaux, pouvoir se vautrer sur un plaid ou un coussin et juste profiter avec de bonnes choses à se mettre sous la dent en plus de ça. Lucian était bien content de déconnecter un peu, même si dans ce genre d’endroit bondé de monde ses réflexes reprenaient vite le dessus et il ne pouvait s’empêcher de sonder l’endroit du regard en quête d’un danger potentiel. C’était d’autant plus stressant dans un endroit ouvert, la menace pouvait venir de nimporte où.

“ Faudrait que je te ramène à l’occasion des fringues qui auraient besoin d’une petite réparation… Je sais coudre un bouton rapidement mais souvent c’est pas un travail incroyable et j’ai une fermeture éclair cassée sur une veste que j’aime bien. “

Autant faire appel à elle et lui donner du travail plutôt que d’aller chez quelqu’un d’autre, ce n’était pas comme s’il lui demandait de recoudre un de ses boxers. Généralement il essayait de sauver ses vêtements plutôt que de les jeter en sachant l’empreinte écologique que ça pouvait avoir et puis il s’attachait aux objets mine de rien. Il n’avait jamais vraiment pris le temps de venir voir son lieu de travail dans le détail pour la voir à l’oeuvre, il était déjà venue la chercher pour aller manger un truc ou sortir quelque part mais n’avait pas encore fait appel à ses services. C’était l’occasion! Si elle voulait du moins, il n’allait pas s’imposer et pas question de lui faire un prix d’ami d’ailleurs. Tout travail méritait salaire.

“ Aaah tu vas me vexer dans mon côté galant! J’ai pas souvent l’occasion de sortir alors tu n’as pas à payer pour moi tu sais. Et non, c’est pas anti féministe.”

Précise quand même le jeune homme avec un rire, des femmes auraient sans doute trouvé à redire à ça en disant qu’il voulait asseoir sa supériorité masculine mais ça n’avait rien à voir. Il avait plusieurs soeurs et il trouvait juste ça gentil quand un garçon invitait. Il l’aurait fait aussi s’il était une fille sans doute, il aimait faire plaisir aux gens. La famille n’avait jamais connu de problème financièrement, alors autant ne pas être égoïste même si son travail n’était pas aussi lucratif que ceux de ses parents.

“ Hmmm beaucoup trop de bonnes choses. On va prendre l’espèce de plateau là bas! Pop corn, bretzels, chips avec du guacamole ou d’autres trucs, m&m’s et plein d’autres trucs qui ont l’air franchement sympa. “

Essayait d’identifier le brun en se dévissant à moitié le cou en essayant de voir au mieux, il arrivait à voir plusieurs petits éléments, des éspèces de mini pizza, des bouts de fruits au chocolat. Ouai, ce plateau là pour 2 lui allait plutôt bien. Il avait commandé en indiquant son choix d’un petit signe du menton.

“ Avec un oasis et un grand coca, merci ! “

Il avait tendu un billet pour régler, lui confiant la nourriture alors qu’il s’emparait des deux boissons avec application dans la foulée en se dirigeant vers une bonne place pour éviter d’avoir trop de têtes devant eux, s’installant confortablement en déposant les verres avec soin.

“ Allez viens, pose toi ! T’as besoin d’aide? ”

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“Ça sera avec plaisir que je te ferais ça. Remettre une fermeture est un peu plus complexe mais il ne me faudra pas longtemps.”

Abigail était habile de ses mains, elle connaissait la couture sous de nombreux angles. C’était sa passion depuis de nombreuses années et elle ne faisait que se perfectionner jour après jour. Cela serait vraiment un plaisir pour elle d’apporter son aide à son ami. D’un côté ça la rendait heureuse de voir qu’au premier trou il souhaitait tout de même garder ses vêtements et non pas les jeter. La plupart des gens faisaient comme ça, mais il était comme elle à tenter de sauver ce qu’il pouvait sauver.

“Je sais bien que tout ça part d’une bonne attention, mais c’est toujours toi qui paye. J’aime faire la parité avec mes amis. Donc ce ne sera pas négociable désolé.”

La brune voulait aussi lui faire plaisir, mais il semblait que comme à son habitude Lucian refusait de faire payer à la demoiselle. C’était toujours comme ça, mais la prochaine fois elle serait plus rapide et ne se laisserait pas faire. S’ils devaient se battre pour mettre en premier la carte sur le terminal elle le ferait. Une chose qui était normale aussi pour elle, surtout que puisqu’elle vivait chez ses parents elle n’avait rien à payer pour le moment en dehors de ses loisirs. Bien sûr Abigail les aidait en leur versant une petite centaine d’euros par mois car ils ne voulaient pas plus et refusaient déjà pratiquement ce versement là. Ayant fait leur choix, la demoiselle observe le plateau avec envie.

“Ce plateau donne vraiment envie, il est tout simplement parfait.”

Abigail attrapait le plateau que son ami lui tendait pendant qu’il attrapait les deux boissons. Ils allaient se régaler. L’odeur lui arrive finalement jusqu’aux narines, une délicieuse odeur qui réveillait son appétit. Une fois leur repas et boisson en main, ils se mirent en route pour trouver une bonne place, ni trop loin ni trop près. Il restait encore pas mal d’espace, ce qui leur laissait un large choix. Après quelques minutes, ils finissent finalement par se placer. Debout Abigail interpelle Lucian.

“Il faudrait sortir la couverture pour la mettre par terre si ça ne te dérange pas. Une fois qu’elle sera installée on pourra poser le plateau et je pourrais sortir le reste de l'attirail.” dit-elle simplement.

En effet Abigail avait tout prévu pour qu’ils soient confortablement, rien n’était mieux que regarder un film confortablement. Si elle s’était écouté elle aurait certainement prit un matelas gonflable pour pouvoir s’installer encore mieux. Mais bon c’était trop elle avait donc simplement opté pour une couverture, des coussins et un grand plaid.

“Aahh.. Notre place est tout simplement parfaite. Déjà on ne risque pas d’attraper froid.”

Ce n’était pas le but de tomber malade, il était vrai que la saison de l’été était assez chaude, mais la nuit cela pouvait redescendre assez rapidement. Tous les deux étaient confortablement installés sur la couverture, prêts à regarder le film. D’ailleurs Abigail ne savait même pas quel film allait être projeté, elle avait proposé cette idée parce qu’elle avait trouvé ça sympas. C’était une sortie qui changeait de d’habitude, quelque chose de plus calme que leur sortie dans les bars ou en boite de nuit.

“Il reste encore un peu de temps avant que le film commence, on devrait peut-être éviter de tout manger avant non ?” dit-elle amusée.

En effet ils commençaient déjà plutôt bien à taper dans le plateau. Bon okay ils avaient faim mais à ce rythme là, il n’allait plus y avoir grand chose pour le film.  

“ Je ne mettrais pas mes affaires entre n'importe quelles mains tu sais, j’ai toute confiance en toi pour me faire ça aux petits oignons! “

Ce n’était qu’un vêtement, clairement, mais si il pouvait le garder et être sur qu’on ne lui fasse pas ça comme des sagouins avec une fermeture qui n’irait pas vraiment avec le vêtement de base tout ça pour un prix exorbitant. Abigail était quelqu’un de confiance, il pourrait peut être même l’assister pour la voir un peu à l’oeuvre. Dans sa grande curiosité, Lucian aimait assister à des choses que lui-même ne savait pas faire. Enfin, si elle acceptait de l’avoir entrain de traîner dans ses pieds.

“Ohhh bah voyons ! Il faudra alors te battre pour réussir à payer avant moi sinon je compte bien être aussi têtu que possible!”

Elle le connaissait après tout avec le temps! Et en aucun cas Lucian ne le faisait parce qu’il se sentait obligé ou parce qu’il était macho et pensait que c’était son rôle d’homme mais parce que ça lui faisait plaisir de pouvoir le faire. Les Aretusi avaient grandi sans jamais avoir le moindre souci d’ordre financier c’était plutôt l’inverse d’ailleurs. Leurs parents travaillaient énormément, étaient très peu présents malgré la grande famille qu’ils avaient choisi de construire. C’était peut être dans un sens ce qui lui avait appris que l’argent achetait beaucoup de choses, dont des cadeaux pour se faire pardonner, mais que pour autant ça n’achetait pas l’amour, ni les bons moments qu’on pouvait passer avec les gens qu’on pouvait aimer. L’argent ne fait pas le bonheur, beaucoup de gens pensent que si parce que ça peut acheter beaucoup de choses mais… si ça y contribue ça ne fait pas tout.

“ Rien que la perfection pour nous, on mérite bien ça!”

Il échappe un rire en s’installant confortablement près d’elle, autant faire les choses bien ils n’avaient pas forcément l’occasion de faire ça tous les jours alors c’était agréable de se prendre le temps avec de bonnes choses. Il s’était emparé d’un mini sandwich garni de si bonnes choses, soupirant de bien être en s’arrêtant net alors qu’elle lui demandait de poser la couverture. Aaah les femmes! Tout dans les détails. Il avait rapidement avalé sa bouchée en reposant le reste du snack pour attraper la couverture, la secouer pour l’ouvrir et la déposer au sol en ramenant le large plateau dessus.

“Attention ça finit par avoir l’air un peu romantique je vais finir par me faire des idées et croire que tu essaies de me mettre.. non, plutôt me remettre… Dans ton lit. Je comprends, je comprends, comment résister? “

Avait taquiné Lucian, mais ça aussi elle savait que c’était juste une façon pour lui de l’embêter il était taquin de nature et pas vantard donc il n’allait pas se vanter d’être le meilleur des amants ni l’homme le plus beau du monde. Il se pose confortablement, attrapant un coussin qu’il calait sous ses fesses pour le moment pour être à l’aise.

“ Je reconnais bien ton sens de l’organisation ! Avec le plaid là si on a froid on peut toujours se couvrir. “

C’était royal comme endroit, ils avaient une vue hors pair, l’embarras du choix pour manger. C’était une bonne soirée en prévision. Étalé confortablement il soupire de bien être en reprenant sa dégustation alors que son estomac grognait son mécontentement face à l’attente, calant une tomate cerise dans sa bouche puis une petite bille de fromage avec un petit sourire satisfait. Son amour pour la nourriture! Quand elle lui avait fait la remarque concernant le fait de ne pas tout avaler tout de suite il s’était arrêté, la main dans le sac ou plutôt dans le bol de chips.

“ Alors ça il y a 2 team en général. La team on mange tout le pop corn avant le film pour éviter de déranger avec le bruit… ou la team on prend le temps. Mais… Tu as sûrement raison. Même si je pense qu’avec tout ce qu’il y a là dessus on est pas prêts d’avoir tout mangé tu sais ! “

Ils allaient prendre un temps fou entre les découvertes de nouvelles petites choses et toutes les choses à manger,il voyait à peine la couleur du plateau sous toutes les choses qui s’empilaient et se superposaient. Il attrape sa boisson pour trinquer.

“ A notre soirée alors? “

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Ce n’était pas toujours simple de confier ses affaires à quelqu’un qu’on ne connaissait pas, surtout lorsqu’on tenait à la chose. Heureusement pour Abigail elle savait se débrouiller toute seule pour ce qui concernait les vêtements. Et refaisait avec plaisir les affaires de ses amis. Bien sûr elle savait qu’il n’aimait pas qu’on paye à sa place mais Abigail y tenait vraiment. C’était totalement logique qu’elle paye aussi par moment, après tout elle gagnait elle aussi sa vie et pouvait sans problème payer un verre ou autre à ses amis proches.

“C’est tout de même incroyable de ne pas avoir l’autorisation de faire plaisir à l’un de ses amis le plus proche.”

En effet Lucian était l’un de ses amis les plus proches. Si au début c’était presque improbablement qu’ils deviennent amis leur amitié s’était rapidement installée. Ils avaient trouvé de nombreux points communs qui les avaient rapprochés l’un de l’autre. C’était aussi l’un de ses rares amis qui n’était pas casé, avec des enfants, c’était donc beaucoup plus simple de sortir avec lui. Abigail avait tout un tas d’amis, mais elle avait son cercle restreint d’amis proches qui la connaissait complètement. Et c’était le cas pour Lucian. Elle espérait ne jamais voir cette amitié disparaître car elle y tenait énormément. Elle rigole a la première remarque du jeune homme, en effet ils méritaient bien ça. Il s’installe mais finit par se relever pour déposer la couverture. Pas question de salir ses vêtements, de plus c’était quand même plus agréable d’être sur une couverture plutôt que directement sur le sol, surtout à cette heure là.

“Comme si cela pouvait te déranger de m’avoir à nouveau dans ton lit. Je ne suis pas la seule à avoir pris du plaisir cette nuit-là. ” rajoute-t-elle simplement.

Elle lui tirait la langue tel une enfant avant de finir par s’asseoir à ses côtés. En effet Abigail était assez organisée, bien qu’il arrivait aussi qu’elle laisse l’imprévu la frapper. Regarder un film était bien mieux lorsqu’on était dans un endroit confortable. Elle avait donc choisi de prendre au plus confortable, aussi bien pour elle que pour Lucian. Après tout c’était normal qu’elle pense à lui aussi. Elle espérait qu’il passerait une bonne soirée bien que ce n’était pas le genre de soirée habituelle qu’ils passaient ensemble.  

“Il faut bien quelqu’un qui le soit, j’ai plus de chance d’attraper froid si c’est toi qui te serait occupé de ça.” Dit-elle pour le taquiner.

Elle appréciait le charier, ce n’était jamais bien méchant et toujours sur le ton de la rigolade. Leur relation fonctionnait comme ça, et au fond ce n’était pas plus mal. Abigail était joueuse et aimait blaguer, ce n’était donc pas pour elle de se retrouver avec quelqu’un qui était tout le temps sérieux. Lucian était moins pointilleux de ce côté-là, mais ce n’était pas si mal. La brune savait que la fraîcheur pouvait rapidement arriver c’était donc pour ça qu’elle avait préféré prendre des couvertures pour se couvrir.

“Avec la place qu’il y a je doute qu’on dérange réellement, au pire on mange ce qui fait le plus de bruit en premier ?”

Bien que le plateau était assez conséquent, elle savait que s’ils ne ralentissaient pas tout serait pratiquement mangé avant que le film ne commence, surtout qu’il y avait encore une bonne demi-heure avant qu’il ne soit lancé. Au fond c’était pas plus mal cela leur permettait de pouvoir discuter un peu. C’était tout aussi agréable.

“A notre soirée et notre amitié.” dit-elle un sourire sur les lèvres.

Elle lève sa boisson puis la tape doucement contre celle de Lucian tout en faisant les gros yeux pour faire le contact du regard. Elle affichait un large sourire puis boit une gorgée. Elle attrape un petit sandwich qui se trouve sur le plateau puis en mange une bouchée. C’était plutôt bon, elle espérait que le reste serait aussi bon.  

“Dis voir… J’aurais besoin d’aide.” dit-elle en le regardant.

Elle ne savait pas trop comment en parler, au fond elle avait un peu honte bien qu’elle savait qu’il ne la jugerait pas. Elle poursuit rapidement, ne lui laissant pas le temps de dire quelque chose.

“Ça fait un moment que ça me trotte dans la tête.. Je voudrais prendre mon indépendance. Ne plus vivre avec mes parents. Mais j’avoue que ça me fout un peu, beaucoup, la trouille.” dit-elle, baissant légèrement la tête, honteuse.

En effet, elle approchait de la trentaine et vivait toujours chez ses parents, de plus elle n’était pas spécialement à l’aise avec l’idée de vivre seule. Cependant elle avait besoin d’air et ne plus rien devoir à ses parents. Bien sûr elle savait qu’elle ne les dérangeait pas, mais c’était pour elle important de prendre sa vie en main.

Il pouffait légèrement face à cet air outré sur son visage comme s'il venait de lui faire l'affront suprême. Il voulait juste lui faire plaisir et se montrer galant et gentil en prenant en charge ce genre de frais lors de leurs sorties qui n'étaient pas si fréquentes que ça. Ca ne lui aurait pas déplu qu'elles le soient un peu plus d'ailleurs, mais ils avaient tous les deux du boulot après tout alors ils avaient l'esprit bien occupé et les journées ne pouvaient pas faire plus de 24h pour trouver du temps supplémentaire quand bien même on appréciait les gens.

" Bien, on se prend une pizza prochainement et c'est toi qui offre ok? Devant un bon film. "

C'était le genre de soirée que Lucian aimait tout particulièrement, juste se vautrer confortablement dans le canapé avec la boîte de pizza posé sur les jambes, un plaid en dessous si besoin pour être parfaitement à l'aise et un bon film à la télé. Il se faisait souvent ce genre de soirées, mais seul la plupart du temps.  A 26 ans beaucoup de ses amis faisaient leur vie petit à petit et préféraient passer leurs soirées avec leur moitié. Ce qu'il pouvait comprendre. Lui aussi aurait aimé pouvoir avoir ça, rentrer et retrouver son petit ami, ou sa petite amie d'ailleurs. Il n'avait pas réellement de préférence. Il avait juste envie d'être aimé, mais en attendant l'amour qu'il portait à ses amis lui convenait plutôt bien. Il s'était vautré avec un long soupire de bien être, la poussant un peu de son pied à sa taquinerie concernant cette fameuse nuit où ils s'étaient rencontrés.

" Je sais pas si ça serait pas un peu bizarre si ça arrivait encore aujourd'hui. J'ai jamais dis que j'avais pas pris de plaisir, très loin de là mademoiselle. Malgré l'alcool dans les veines."

Ca avait été une chouette soirée, qui s'était bien terminée en bonne compagnie. Et ils s'étaient si bien entendus qu'il n'avait juste pas voulu que ca reste une aventure d'une nuit avant de s'ignorer. Ils avaient fait le choix de rester ami et ça n'avait jamais eu quoi que ce soit de bizarre. Il n'y avait jamais rien eu d'ambigu depuis, ni baiser ni caresse ou insinuation. C'était une relation saine, et c'était une raison supplémentaire pour poursuivre sur cette belle lancée.

" En grand gentleman je t'aurais donné ma veste si jamais tu avais claqué des dents ne t'en fais pas ! "

Parce qu'il était comme ça, et que c'était ce qui l'avait fait rejoindre l'Armée aussi au delà de vouloir faire ses preuves auprès de ses parents. L'envie de protéger et servir son Pays. Il resterait fier de ce qu'il avait pu faire, sincèrement, mais garderait toujours le goût Amer de la façon dont ça s'était terminé. Ca, c'était certain. Il ne regrettait pas sa nouvelle vie, le centre d'éducation était un accomplissement dont il était fier. Mais ses valeurs restaient là, celles qu'il avait toujours vu d'ailleurs. Alors si Abi en avait besoin il ne la laisserait pas avoir froid.

" On est en exterieur ouai donc ... on a le temps! T'as raison pour le bruit. Et le premier qui essaie de râler je lui fiche mon 46 en pleine tronche."

Il montre son pied pour illustrer le propos, balancer sa chaussure à quelqu'un ne lui poserait pas de souci et grand comme il était la pointure ne pouvait en effet qu'être en conséquence.
Il avait trinqué bien volontiers en étouffant un rire face à ses yeux exorbités, prenant une gorgée de sa boisson en s'installant confortablement ensuite, s'étalant au sol en posant sa tête sur ses genoux pour la peine.

“ Besoin d'aide? Dis moi tout. Encore un connard qui t'as fais de la peine? Faut que j'éclate la tête de quelqu'un? Dis moi tout... "

L'encourage alors Lucian avec un petit sourire, ses yeux verts relevés sur son visage même si l'angle de vue qu'il avait depuis le bas lui donnait envie de rire il restait aussi serieux que possible.
Il hoche la tête, signe qu'il l'écoutait bien.

"  Je pense que ça serait une bonne chose! J'étais content d'être indépendant, même si pour moi ça a été aussi vite que possible. Je serais là pour t'aider tu sais si besoin pour des travaux ou quoi. Cherche un truc près de chez moi ? Et si tu veux squatter un peu en attendant pour partir de chez tes parents, j'ai une chambre d'ami assez sympa. "

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La brunette était heureuse que son ami capitule pour une fois, puis il fallait avouer que les soirées devant un bon film étaient toujours agréables.

“On va faire ça oui.”

Leur relation pouvait paraître étrange du point de vue extérieur, mais Abigail ne précisait pas forcément avec qui elle avait pu passer la nuit. Elle était heureuse d’avoir rencontré Lucian et d'avoir créé cette amitié. Il faisait réellement partie de ses plus proches amis. Abi savait très bien que son ami était gentleman, ce n’était pas nouveau. C’était une caractéristique que la demoiselle appréciait chez son ami, il prenait toujours soin d’elle. Une amitié sans sous-entendu et saine.

“J’espère qu’on n’en arrivera pas là, j'ai envie de voir le film.”

Un large sourire se dessine sur son visage, amusé par la réflexion de son ami. Toujours le mot pour rire. C’était une bonne soirée qui se profilait. D’ailleurs elle comptait profiter de ce moment pour lui parler de son envie d’indépendance. Maintenant qu’elle avait repris confiance en elle, il était temps pour elle de prendre son envol surtout que l’année prochaine elle allait avoir 30 ans. Bien que c’était quelque chose qui lui foutait carrément la trouille. Bien sûr elle savait laver son linge et faire un peu à manger, mais elle avait toujours ses parents dans le coin. Se retrouver seule allait probablement lui faire tout drôle, elle qui appréciait avoir de la compagnie. C’était pour ça qu’elle avait pensé à l’idée d’un colocataire.

“Non non, tu sais bien que j’essaye d’éviter de m’attacher maintenant.” dit-elle amusée.

En effet, depuis sa rupture avec Louis, la demoiselle ne souhaitait plus s’attacher. Surtout que son coeur battait toujours pour lui malheureusement. Si elle avait réussi à remonter la pente, c'était grâce à Lucian et ses amis proches. Elle poursuivait alors ses mots lui parlant de l’envie qu’elle avait de prendre son indépendance. A l’époque lorsqu’elle était avec Louis elle aurait voulu prendre son indépendance, mais la trahison qu’elle avait vécu l’avait fait tomber au sol gardant l’envie de rester dans le cocon familiale. Cela faisait maintenant deux ans, il était temps qu’elle reprenne sa vie en main et qu'elle prenne son propre appartement. Surtout qu’elle avait de l’argent de côté et pouvait donc envisager un achat.

“Je n’en doute pas, je suis heureuse de pouvoir compter sur toi. T’es sûr parce que je peux attendre de trouver un logement pour vivre dedans. Je ne veux pas te déranger.”

Elle n’avait pas voulu dire ça pour qu’il l’invite à venir squatter chez lui, elle ne voulait pas le déranger. C’était une bonne chose de savoir qu’elle pouvait compter sur son ami pour lui venir en aide peu importe le problème qu’elle pouvait avoir. Ce n’était pas tout le monde qui était comme ça, il savait aussi qu’inversement Abigail serait toujours là elle aussi peut importe le souci qu’il pouvait avoir.

“ J’avoue que l’idée de vivre proche de quelqu’un qui m’est proche sera un peu plus simple pour moi. J’essayerais de ne pas trop t'appeler à la rescousse.” dit-elle avec amusement.

Si Abigail prenait son indépendance elle allait devoir apprendre à se débrouiller seule. Savoir Lucian proche d’elle serait un grand soulagement, au moins, au moindre problème il pourrait débouler s’il n’était pas au travail.

“J’avais pensé à voir pour trouver quelque chose en colocation pour éviter de me retrouver seule tu en penses quoi toi ?” demande-t-elle attrapant un petit four sur le plateau.

“ Comme ça tu ne seras plus heurtée dans ta fierté féminine, c'est vrai que c'est tellement oppressant et macho de se faire inviter par son meilleur ami.”

Avait-il soufflé d’un ton dramatique en se posant une main en travers du front domme dans les tragédie qu'on pouvait voir au théâtre, c’était juste pour l’embêter et ironiser évidemment il comprenait tout à fait sa façon de penser et c’était tout en son honneur.

“ Mais non ne t’en fais pas. Je resterais parfaitement calme sans nous attirer d’ennuis. “

Promets le jeune homme qui ne tenait pas à se faire virer d’ici, ça la ferait mal clairement en tant que membre d’une des familles fondatrices il essayait de se faire remarquer d’une mauvaise façon dans la ville. Le jeune homme observait le contenu du plateau avec gourmandise, il ne savait pas où donner de la tête avec tout ça et avait envie de tout goûter mais comme l’avait souligné son amie ils feraient bien de ne pas se précipiter dessus pour ne pas tout finir avant que le film n’arrive à sa fin ou n’ai seulement démarré d’ailleurs. Il roule un peu des yeux en l’entendant, l’entourant d’un bras en venant poser un petit bisou empli de tendresse et de bienveillance contre sa tempe. C’est qu’elle était bornée cette fille là.

“ Et bah t’as tort! Parce que même si il y en a à la pelle des abrutis, y’a pas que ça! Et tu mériterais d’être heureuse Abi. C’est pas le bon plan à long terme de te fermer au bonheur comme ça. T’as plein d’amour à donner.”

Il en voulait sérieusement à Louis pour avoir réussi à braquer la jeune femme contre l'amour en lui faisant penser à cause de son attitude que c'était mieux pour elle de ne plus y croire. Lui-même ne savait pas trop quoi en penser mais pour autant il avait ce côté romantique et espérait bien pouvoir faire la rencontre de quelqu'un à qui ouvrir son cœur. Évidemment qu'il y avait toujours la peur de souffrir et d'être déçu, l'appréhension d'une rupture possible mais devait-on s'empêcher de vivre de beaux moments de bonheur juste pour éviter de possiblement souffrir ? Il respectait son choix évidemment et si il lui fallait du temps pour faire le deuil de cette relation qui avait compté pour elle, il serait à ses côtés pour la soutenir.

“ Tu me déranges pas si c'est moi qui te le propose et puis je vais pouvoir t'aider à trouver des appartements chouettes à visiter rapidement, t’accompagner sur place et tout. Je t'assures il y a aucun problème.”

Ce n'était que pour un temps et puis ça pouvait être sympa aussi d'être coloc momentanément. La vie en colocation n'attirait pas spécialement Lucian et il avait donc au plus tôt fait le choix d'acquérir son loft qu'il avait fait rénover à son goût mais si c'était pour aider une amie en attendant qu'elle trouve son home sweet home il pourrait bien faire cet effort.

“ Je suis super fier quand je bricole quelque chose alors surtout faudra pas que tu hésites et je suis pas trop mauvais dans les travaux. Arrête d'avoir peur de me déranger! Ca sera avec plaisir. Si ma présence peut te rassurer ça me fait plaisir.”

Elle savait bien qu'elle pourrait l'appeler à n'importe quelle heure de la journée comme de la nuit et puisqu'il travaillait à son compte au centre d'éducation qui n'était pas très loin de chez lui il pouvait facilement venir l'aider dès qu'elle en avait besoin.

“ Oh moi la coloc j'en pense pas grand-chose de bien pourtant j'ai adoré vivre à l'époque avec mes frères et sœurs mais clairement c'est différent encore de vivre avec des amis ou encore des inconnus, devoir se faire aux habitudes de quelqu'un, ne pas pouvoir traîner chez soi en caleçon si tu veux, devoir supporter si la personne invite des gens bruyants que tu apprécies pas, se faire piquer des trucs dans le frigo ouais non clairement c'est pas quelque chose qui m'a fait envie même une fois dans ma vie. Après je sais que certains préfèrent ça que de vivre seul et je respecte ça mais moi c'est pas mon truc. Si je vis avec quelqu'un ça sera parce que c'est la personne qui partage ma vie de manière générale, sentimentale. “

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Abigail préférait ne plus s’attacher, c’était beaucoup moins douloureux. Pour la jeune femme, c’était difficile de s’imaginer aimer comme elle avait pu aimer Louis. Son amour pour cet homme avait été si grand, que même aujourd’hui son cœur avait des difficultés à l’oublier. Depuis qu’il l’avait complètement trahi, elle n’avait plus spécialement confiance. Il fallait aussi avouer qu’il s’était bien joué d’elle, pendant plus d’une année, il avait été avec elle, sans le lui dire qu’il était marié femme. Abigail aurait dû s’informer un peu plus sur lui. Mais aujourd’hui le mal était fait et elle souffrait de cette trahison.

“Je sais bien Lu… Mais c’est tellement difficile de pouvoir s’imaginer refaire confiance. Tu sais à quel point cela m’a affecté.”

Bien sûr qu’il le savait, il avait été à ses côtés pendant des mois pour lui faire remonter la pente. Elle qui sortait très souvent préférait à ce moment se glisser sous la couette et avait perdu une bonne partie de sa joie de vivre. Abigail aimait Louis de tout son cœur, un amour tellement fort qu’elle n’aurait jamais pensé aimer aussi fort. Donc oui c’était compliqué pour elle de pouvoir s’imaginer faire confiance à nouveau. Pour le moment, elle préférait profiter de la vie comme elle le pouvait sans laisser la souffrance l’atteindre. C’était la meilleure chose de ne pas laisser les sentiments prendre le dessus. Lucian tentait de la rassurer lui affirmant que sa présence ne le dérangerait pas.

“Tant mieux alors. De toute manière, je ne serais pas là bien longtemps, juste le temps de trouver un appartement.” dit-elle rassurée.

En effet, elle ne voulait pas être un poid pour son meilleur ami, ce qui était normal. Si elle quittait le domicile familiale c’était pour avoir sa propre vie, mais aussi pouvoir laisser respirer ses parents. Ce n’était pas pour venir étouffer son meilleur ami par sa présence. Mais bon, celui-ci était certain que la présence de la brune ne serait pas dérangeante.

“Oui mais je ne veux pas non plus empiéter sur ta vie Lucian.”

Lorsqu’elle était avec Louis, elle avait envisagé de vivre avec lui, elle en aurait réellement eu envie mais déjà qu’il ne voulait pas que leur relation soit dévoilée comment aurait-elle pu imaginer qu’il vive avec elle. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne lui en avait jamais parlé. Au fond, le fait qu’il voulait que leur relation reste secrète aussi longtemps aurait dû lui mettre la puce à l’oreille.

“Je comprends, c’est sûr que ça doit être particulier. Je vais y réfléchir.” dit-elle simplement.

C’était une possibilité pour éviter de prendre un appartement toute seule, il y avait des points positifs mais aussi négatifs comme le blond avait pu l’énoncer. Elle comptait bien réfléchir à tout ça.

Comme le disait Iago dans Aladdin, pour oublier l’amour il faut bien plus d’un jour. Ca c’était certain. Il avait été amoureux dans le passé également, il avait eu une belle histoire à laquelle il avait mis fin au moment de sa blessure et parce que avec l’armée il n’avait pas vraiment la tête à vivre une relation de couple. Mais ça n’avait jamais été le genre de relation où on envisageait d’habiter ensembles, où on pouvait se dire qu’on voulait écrire une grande partie de sa vie avec cette personne. Il n’était pas encore à ce stade de sa vie à ce moment là et depuis il avait été bien occupé avec l’ouverture de son centre d’éducation entre autres. Mais Abigail était amoureuse, ça il l’avait bien vu. Vraiment amoureuse. Et elle avait eu le coeur brisé.

“ Je sais bien et crois moi si j’avais pu je serais aller en prison lui foutre mon poing dans la gueule moi même pour ça. Mais ton coeur est toujours là et il bat. Ca serait triste si tu te fermais a l’amour pour toujours parce qu’il a souffert une fois. “

Essayait d’argumenter Lucian avec un sourire doux et bienveillant, il ne cherchait pas à la pousser à quoi que ce soit ni dans les bras d’un mec en particulier mais elle était sa meilleure amie et tout comme c’était le cas avec ses soeurs il voulait juste la voir heureuse et épanouie. Elle le méritait. Elle avait 29 ans, elle était dans la période idéale de sa vie pour construire un futur avec quelqu’un de bien qui prendrait soin d’elle comme elle le méritait. Qu’importe le passé. Mais elle avait besoin de temps pour se reconstruire et c’était entendable. C’était simplement dommage qu’elle se ferme à toute éventualité, si le destin essayait de mettre la bonne personne sur sa route. Il grignote doucement le contenu de leur plateau, venant poser un petit bisou sur la tempe de son amie.

“ Ma Abi. Tu vas pas déranger et je te mettrais jamais dehors alors ça prendra le temps qu’il faut mais je vais t’aider à trouver ton petit cocon à toi! “

Il adorait son loft, c’était un endroit sur lequel il avait totalement flashé en le visitant et ça lui avait plu de tout y refaire, de l’aménager à son goût. C’était un endroit où il s’était senti chez lui instantanément, un endroit où il avait pu se retrouver et se couper pour de bon du cocon familial.

“ T’empiètes sur rien! A nous les soirées pizza après une journée de boulot, le pop corn sur le canap! “

Il avait sourit grandement, ravi à l’idée d’accueillir son amie chez lui. Bon, de son côté il ne serait retourné vivre sous le toît familial pour rien au monde puisque de toute façon c’était équivalent à vivre avec des fantômes mais même pour elle ce n’était pas le bon plan de se planquer là bas sur la durée. Elle pouvait vivre seule, mais il s’assurerait qu’elle soit dans un endroit safe et qu’elle aimerait surtout.

“ Trouve toi un truc à toi, c’est un conseil que je te donne mais oui prend le temps d’y réfléchir. Et si t’habites près de chez moi tu pourras venir quand tu veux et je viendrais chez toi, comme ça si tu te sens seule…. un coup de fil et j’accours plus vite que superman. Enfin, lui techniquement il vole mais t’as compris l’idée! Tu seras jamais seule Abi“

Lui assure Lucian avec un sourire doux, la bousculant gentiment de son bras contre le sien avant de l’entourer de celui ci pour la garder tout près de lui.

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Abigail avait eu une si belle histoire avec Louis, pourtant tout s‘était terminé brutalement. Elle avait perdu foi en l’amour mais surtout en l’homme qu’elle avait aimé. Après ce genre de trahison, il n'était plus aussi facile de faire confiance. Il avait passé une année entière à la faire rêver, lui montrer l’amour qu’il ressentait, tout ça pour apprendre qu’il était marié. Bien sûr que si la brune avait su tout ça dès le départ elle n’aurait jamais pu entamer une relation avec lui. La trahison était certainement ce qu’elle avait eu le plus de mal à accepter, cela avait été trop brutal.

“Tu as raison, cependant c’est quelque chose qui a besoin de temps. Je ne veux pas me prendre la tête avec ça pour le moment. J’ai encore tellement de choses à faire et profiter de la vie. ” dit-elle doucement.

Elle préférait se concentrer sur son travail, faire tout son possible pour arriver à évoluer et peut-être réaliser son rêve de rejoindre le fuseau ensorcelé. Elle savait à quel point il était difficile de rentrer dans ce cercle, mais Abigail était déterminée à réussir. Cela prendrait certainement du temps, mais elle finirait par y arriver. Puis au final, elle se plaisait malgré tout dans la petite boutique où elle travaillait. Bien sur les clients n’étaient pas les mêmes et les créations étaient moins importantes. Elle faisait quand même ce qu’elle aimait, bien que ce n’était pas totalement son rêve, il fallait bien commencer par quelque part.  

“Je vais déjà commencer à regarder un peu, et n’hésite pas à le faire toi aussi. A deux on risque de trouver plus facilement et plus rapidement. En espérant qu’un appartement sympathique soit dispo pas très loin de chez toi.”

Abigail était effrayée à l’idée de se retrouver seule dans un appartement, après tout elle avait toujours vécu entourée de ses proches malgré son âge avancé. Cela lui ferait bizarre, il n’y avait aucun doute. N’ayant jamais géré les choses seules, elle avait une certaine angoisse de ne pas réussir à faire comme il le fallait. Pourtant elle savait que ses parents, son frère ou encore Lucian n'hésiteraient pas à venir la secourir en cas de besoin. C’était réellement rassurant de l’écouter.  De savoir qu’il sera là pour elle, même si elle le savait.

“Il va falloir qu’on reste sage aussi et qu’on ne sorte pas tous les soirs, c’est ça qui risque d’être le plus dur nous connaissant.”

Une coloc avec deux fêtards n'était peut-être pas la meilleure idée de l’année, bien qu’ils savaient aussi se tenir et faire des soirées tranquille comme ce soir. Elle savait aussi que lorsqu’ils étaient partis pour faire la fête il était difficile de les stopper dans leur élan. Ils ne disaient jamais non à quelques verres, ou à sortir pour aller s’amuser.

“Merci Lucian, vraiment. Je sais pas ce que je ferais sans toi. ”dit-elle avant de se rapprocher pour le prendre rapidement dans ses bras.

Elle savait que peu importe ce qui arrivait, elle pourrait compter sur lui comme un membre de sa famille. Au fond, c'était devenu comme un frère. Elle parlait de tout et de rien avec lui, des choses qui pouvaient être gênantes avec ses frères ou sa famille. Même si Abigail était fortement à l’aise avec pas mal de chose, elle savait que ce n’était pas toujours le cas de son interlocuteur.

“Je ne pouvais rêver meilleur ami que toi. Tu es toujours là quand j’en ai besoin.” affirme-t-elle un sourire sur les lèvres.  

Pour le coup il n’avait jamais eu d’histoire avec une personne mariée, et il aurait sans doute très mal vécu la chose d’ailleurs en se sentant terriblement trahi alors il imaginait ce qu’elle avait pu ressentir sans pouvoir réellement compatir. L’amour ce n’était pas quelque chose de facile, encore moins une science exacte. Ça nous tombait dessus juste comme ça. Il n’avait pas encore connu le grand amour de son côté, mais espérait bien que le jour où ça arriverait il n’aurait pas à se faire ce genre de tracas. Sinon ça réussirait sûrement un peu à le dégoûter de s’impliquer dans une histoire d’amour. Alors pour le moment il serait un meilleur ami exemplaire pour panser ses petites peines de coeur.

“ Je suis bien d’accord, on fait ça. On profite. On a pas besoin d’amour pour être heureux, ça c’est que du bonus. Regarde nous. On est jeunes, en bonne santé, avec des amis au top. Dans une ville géniale. C’est déjà pas mal !”

Il en rit de bon coeur en fouillant un peu dans leur plateau pour trouver des choses à grignoter parmis tout ça, alternant volontiers sucré et salé sans que ça ne le dérange tant qu’il pouvait manger. Il arrivait petit à petit à se faire une bonne clientèle dans son centre d’éducation, prévoyait un agrandissement pour accueillir un collègue et peut-être proposer davantage de services pour satisfaire la clientèle possible d’Ayalon. Tant qu’à faire autant faire quelque chose de complet. C’était du moins un projet, et se mettre des but dans la vie permettait d’avancer joyeusement.

“ Je sais pas exactement ce que tu veux ou ce que tu trouves joli moi mais je peux t’envoyer des annonces ou voir un peu parmi mes connaissances. J’ai le bras long. “

Il avait haussé les sourcils d’un air taquin avec un rire amusé, c’était un des avantages à faire partie d’une famille influente dans la ville alors il pourrait toujours essayer de voir s’ils connaissaient un agent immobilier pour essayer de voir en avant première les appartements qui pouvaient se libérer plutôt rares sur le marché et qui pourraient convenir pour une femme seule comme Abi. Quelque chose de joli, pratique, moderne en somme. L’entourant d’un bras il frotte gentiment sa main avec un petit sourire.

“ J’ai plus l’énergie de sortir tous les soirs tu sais ! On va essayer de s’en tenir au week end et le reste du temps on se fera des soirées chez l’un ou l’autre. “

Il en rit un peu en passant un bras autour d’elle, ça ne le dérangeait pas de l’avoir chez lui quand elle le voulait au moins il ne se sentait pas seul et ils passaient toujours un bon moment il fallait dire. Une amitié sans prise de tête, c’était vraiment agréable. Abi avait un côté presque plus fêtard que lui.

“ Oh tu serais perdue sans moi, voyons. Nan, je plaisante. T’es une femme forte, indépendante, et capable de botter des culs. Même sans moi.”

Il sourit avec tant de douceur, les yeux levés vers son amie, elle était sa meilleure amie ça ne faisait aucun doute. Avec elle il pouvait parler de tout, sans tabou, sans gene aucune. Il inspire longuement, ravi de pouvoir voir le film qui démarrait ce qu’il lui indiquait d’un petit signe de tête.

“ Et je serais toujours là! C’est promis. “

Il lui fait un petit clin d’oeil, bien installé pour observer le début.

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En effet, ils n’avaient pas besoin d’amour pour être heureux. Abigail l’était avec sa famille et ses amis les plus proches. Elle avait trop souffert de son histoire avec Louis c’était pour cette raison qu’elle ne se posait pas. Pas d’attache c’était plus simple surtout que son ex traînait toujours dans un coin de sa tête. Jamais elle n’avait aimé aussi fort. Prendre son indépendance était une chose qu’elle attendait avec impatience cependant elle ne pouvait pas partir du jour au lendemain. Elle devait se trouver un appartement. C’était agréable de vivre avec ses parents mais ils n’avaient pas le même rythme de vie que leur fille.

“Je ne dis pas non à de l’aide. Il me faudrait au minimum deux pièces. Je ne veux pas quelque chose d’énorme mais je ne me vois pas non plus vivre dans un cagibi.” dit-elle avec amusement.

Elle savait qu’il lui fallait au minimum deux pièces pour qu’elle puisse avoir sa chambre mais aussi sa pièce pour pouvoir coudre. Le reste, elle n'y accordait pas vraiment d’importance. De plus, si elle achetait un appartement elle pourrait remettre la décoration à son goût avec ce qu’elle avait de côté.

“Il faut croire que tu vieillis ou alors tu t’assagis.” dit-elle amusée.

Abigail vivait au jour le jour. Si pendant son adolescence elle ne sortait pas tant que ça, c’était son accident qui lui avait donné le déclic. La vie était trop courte, elle pouvait s'arrêter n’importe quand. Quand elle est sortie de l’hopital, elle avait du réapprendre de nombreuses choses. Cela avait été une période assez compliquée de sa vie mais elle était contente de l’avoir surmontée. Il fallait avouer qu’elle était bien entourée à l’époque. Encore maintenant elle l’était. Depuis elle tentait donc de profiter au maximum, sortir quand elle en avait l’envie sans réfléchir. Elle ne voulait avoir aucun regret, elle voulait profiter des plaisirs de la vie. La vision qu’avait Lucian d’elle, la toucha.

“Sans toi je m'ennuierais probablement.”

Il était l’un des ses amis qui sortait encore avec elle, tous les autres n’étaient plus aussi fêtards, ils étaient mariés ou avaient même des enfants. Elle affiche un large sourire alors qu’il venait de lui dire qu’il sera toujours là. Elle ne doutait pas de ça, elle savait que le moindre souci, elle pouvait compter sur lui. Une amitié comme la leur ne pouvait être brisée.

“T’inquiète pas sinon je viendrais te chercher par la peau du cul si tu veux me laisser.”

Elle s’était finalement installée pour observer le film qui venait de commencer.