Réception familiale.

  @Cassiopea Rosewood   &  Adrian.

(c) Dandelion

La jeune femme avait été un peu destabilisée en recevant ce message la veille. Si elle s’attendait à ça! Elle avait eu l’occasion de rencontrer Adrian quand elle avait été voir son père quelques temps plus tôt. Tout simplement parce qu’elle connaissait sa notoriété et voulait lui demander son aide pour défendre son père qui s’était attiré des problèmes avec la justice à cause de son attitude face à l’alcool et autres produits qui l’avait amené à se retrouver dans des situations compliquées. Il n’avait pas les moyens de se payer une défense, et elle doutait d’avoir les finances pour payer un avocat comme lui d’ailleurs mais si il acceptait un financement échelonné, elle était prête à signer une reconnaissance de dette et le payer au fur et à mesure. Mais elle était tombé sur Adrian et cet air superieur, son éspèce de sourire moqueur, cette attitude hautaine et ça l’avait blessée. Le genre de con né avec une cuillère en argent dans la bouche qui pense être le plus beau et le plus intelligent. Autant dire qu’il n’avait pas été très compatissant, et elle lui avait dit sa façon de penser. Sous ses grands airs ce n’était pas une belle personne, il était moche de l’interieur et visiblement ça ne lui avait pas plu mais hors de question qu’elle s’excuse. Il avait malgré tout proposé de plaider la cause de son père auprès du sien, si elle acceptait de l’accompagner à une soirée. Totalement sceptique et pas vraiment ravie à l’idée de lui devoir quelque chose, elle n’avait pas vraiment eu d’autre choix que d’accepter étant donné la situation de son paternel. Alors elle avait été dans une friperie la veille et avait trouvé une belle robe un peu vintage avec du moderne toutefois, le dos nu et les sublimes manches brodées lui avaient tapé dans l’oeil. Par messages il avait approuvé alors elle avait bon espoir que ça serait assez, dans ce genre de milieu.

Exceptionnellement elle avait quitté la bibliothèque à 16h30 pour avoir le temps, rentrant chez elle prendre une douche, faire un soin à ses cheveux qu’elle avait ensuite coiffé une fois sec en les ondulant un peu, blottie dans un peignoir pendant le maquillage qu’elle avait tenu à faire relativement sobre, soulignant juste un peu la couleur de ses lèvres avant de mettre de l’eye liner et du mascara pour marquer ses yeux noisette. Enfilant la robe après en se tournant et retournant devant le miroir pour essayer de voir. Bon, c’était plutôt pas mal. Fouillant désespérément dans sa boîte à bijoux elle n’avait trouvé aucun collier qui puisse correspondre mais avait passé deux boucles d’oreille avec des perles qui appartenaient à sa mère, les glissant à ses oreilles avant de finaliser sa préparation par une touche d’un parfum aux notes de framboise et de rose et des chaussures claires. « J’éspère que je fais pas une belle bêtise… » Avait finalement soufflé Cassie, perdue face au miroir avant de secouer la tête en entendant son téléphone l’avertir d’un message. Il était là. Elle se sentait tellement nerveuse alors qu’elle fermait son manteau beige, une épaisse écharpe tube autour du cou pour se tenir chaud alors qu’elle s’installait. « Je m’appelle Cassiopea. Pas Miss Rosewood... » Ca faisait un peu Christian Grey, dans le genre. Bouclant sa ceinture elle n’avait pas relevé son éspèce de taquinerie, le plaisir de se revoir n’étant pas franchement partagé en tous les cas. « Pourquoi c’est quoi le problème avec mon manteau? Pas assez chic à ton goût? » Elle hausse un sourcil, un peu vexée en se regardant. Ce n’était pas de la haute couture mais… Ce n’était pas avec un salaire de bibliothécaire qu’elle allait se payer du Chanel et ce n’était pas dans ses ambitions d’ailleurs. « J’ai mis un maillot de bain en dessous, je me suis dis que ça serait plus festif, figure toi ! »

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Son opinion du blond n’était clairement pas très bonne. Lui et cette assurance qu’il avait, comme si le monde entier lui était redevable pour le simple fait d’exister. Une bien haute image de sa personne et une part d’elle ressentait de la satisfaction de savoir que ça avait pu le vêxer dans son orgueil d’être critiqué. Il n’avait jamais dû manquer de quoi que ce soit dans sa vie, et si elle avait eu le choix elle aurait aimé dire non à cette soirée pour qu’il entende ce mot au moins une fois et réalise que tout ne tournait pas autour de lui. « Parfait, Adrian. » Avait-elle soufflé avec un semblant de sourire un peu cynique tout de même, appuyant son prénom puisqu’elle allait devoir jouer l’amie. Peut-être qu’elle aurait dû le surnommer Didi tiens. Ça aurait sacrément heurté son charisme présumé. Elle gardait ça dans un coin de sa tête, son corps légèrement pivoté vers la portière et la fenêtre, signe de son inconfort et de son envie de sortir dans cette voiture qui représentait un endroit bien clos et quand même très proche de lui. Enfermer dans un si petit habitacle deux personnes prêtes à se lancer des pics, c’était risqué. « Passable. » Elle fronce les sourcils en tournant un instant sa tête vers lui, quel con celui-là! Elle aimait bien sa façon de s’habiller et ne cherchait pas spécialement à suivre une quelconque mode mais même avec des moyens limités elle n’estimait pas porter quelque chose de tout juste passable. Elle n’avait pas relevé la mention du mot sexy, secouant la tête en retournant par la même occasion son regard vers l'extérieur pour voir la route empruntée.

Tapotant légèrement son talon contre le plancher de la voiture sous ses pieds, elle ne pouvait s’empêcher de gigoter, tendant simplement la main vers sa bouche pour lui enlever la cigarette qui le faisait marmonner plus qu’autre chose. « Ça veut me parler de bonne manière et ça cause avec une clope au bec comme un vieux fermier… bah non je sais pas, chez moi on mange avec ses doigts. » Soufflait alors Cassie en prenant un faux air concerné comme si elle paniquait avec de presser un doigt accusateur contre l’épaule du conducteur. « Oui, Adrian, c’est pas parce que je ne viens pas d’une famille fortunée et que je n’ai pas l’habitude de réceptions soit disant familiales avec 200 personnes que je n’ai pas d’éducation» Avait précisé Cassie, de l’exterieur vers l’intérieur elle le savait quand même.

Décidément un peu vêxée elle croise ses bras contre son buste en inspirant longuement, sa tête reposant contre l’appuie tête derrière elle. Quelle idée elle avait eu d’accepter! La soirée allait définitivement être très longue. A ses mots elle avait haussé un sourcil sceptique, se redressant pour venir prendre la boîte soigneusement posée au dessus des autres choses qui pouvaient être rangées ici. Elle était venue déballer son contenu avec douceur et délicatesse de ses doigts fins aux ongles manucurés par ses soins, observant le bijou. Elle n’en avait jamais eu d’aussi cher c’était certain. Elle l’avait attaché, observant le résultat porté dans le petit miroir du pare soleil. « Merci… c’était vraiment pas obligé. » Elle n’était pas ingrate, même si elle se sentait comme un banal sapin de Noël qu’il se sentait obligé de décorer un peu pour lui donner un air plus soigné mais le geste était là. « Le résultat te convient? » Elle avait ouvert son manteau pour qu’il puisse voir le rendu sur la robe alors qu’ils approchaient de l’immense endroit.

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Cassie était sans doute un peu plus braquée que de raison contre cet homme là mais elle avait pris tellement à coeur sa façon d’être avec elle alors qu’elle était si vulnérable et avait honte de venir quémander de l’aide pour son père que ça l’avait totalement blessée et elle ne laissait rien passer si ça venait de lui. Se retrouver ici dans cette voiture avec lui avait encore quelque chose de stupéfiant pour elle, elle se demandait au fur et à mesure des secondes si elle avait bien fait d’accepter. Si ça se trouvait son père ne voudrait quand même pas aider le sien en se montrant arrangeant avec les paiements alors elle aurait perdu sa soirée à s’énerver avec ce type pour rien. Alors oui, il était beau et ça personne ne pouvait dire le contraire même si elle se garderait bien de lui faire le moindre compliment de peur que ses chevilles n’éclatent, mais alors son attitude était détestable et il avait un certain talent pour l’irriter plus que de raison. La beauté physique était une chose mais elle avait toujours eu tendance à voir surtout la beauté de l’être, le coeur des gens. C’était ce qui la touchait bien au delà de simplement le charisme ou une belle gueule. Si en plus il ne comprenait pas le second degré ça risquait d'être un peu compliqué ! Elle avait roulé des yeux en inspirant longuement. « J’ai pas besoin qu’on me défende, si ta famille est aussi abjecte pour chercher à ridiculiser les gens je les remettrai à leur place. Mais une nouvelle fois, je ne suis pas ignorante.Je devrais m’en sortir sans leçon de bonne manière.» Avait elle précisé en croisant une de ses jambes par dessus l’autre, remuant son pied nerveusement.

Elle avait accepté le collier bon gré mal gré, si ça lui plaisait de l’orner de bijoux, qu’il fasse. Ca ne lui coûtait rien de le porter en tous cas. Elle avait hoché la tête en entendant que ça lui convenait, au moins une chose positive depuis qu’elle avait mis un pied dans cette voiture, pas étonnant dans un sens puisqu’il l’avait choisi mais c’était déjà ça. « Parfait alors… » Elle avait lissé sa robe, toujours pas bien à l’aise alors qu’elle l’avait regardé lui ouvrir la porte. Il savait faire ça, macho man? Observant sa main elle avait consenti à la prendre, serrant ses doigts sur la peau chaude et lisse, pas des mains de travailleur ça c’était certain. Son ex copain avait un métier manuel et avait toujours les mains calleuses, plutôt rugueuses, Adrian avait la peau vraiment douce. Ca elle l’avait remarqué, et ça avait rendu ce contact plutot agréable.

A sa question elle avait simplement acquiescé, était elle vraiment prête? Autant dire que oui, même si ce n’était pas le cas. Elle avait laissé son manteau en soufflant un remerciement à la personne en charge, récupérant la coupe dont elle allait prendre une gorgée avant d’avoir droit à une nouvelle phrase cinglante de sa part. « Je préfère boire un cocktail en bonne compagnie qu’un champagne hors de prix avec des cons. » Lui fait savoir la jeune femme qui avait hésité un instant à lui écraser sa chaussure en cuir italien sans doute avec son talon pour lui faire payer ses mots. Elle s’en fichait bien des choses ultra chères, ce n’était pas ça la vie selon lui. « La valeur des choses, et des gens, c’est bien loin d’être lié à l’argent… C’est triste que tu ne saisisses pas ça. » Avait soufflé Cassie, prenant une gorgée en avançant de son côté pour découvrir un peu.

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Malgré ses airs de chaton elle pouvait être une vraie tigresse dans son attitude et sa manière de griffer si on la cherchait un peu trop et il avait réussi assez vite à la mettre dans un état où elle avait plus envie de mordre que de ronronner. Justement parce qu’il avait tout, du moins en apparence. C’était quelqu’un d’attirant et qui en jouait, quelqu’un qui n’avait jamais rien eu à faire pour en être là où il en était maintenant et elle trouvait ça terriblement révoltant. Mais l’argent ne faisait pas le bonheur, ça elle le savait, et ça faisait encore moins la bonté de coeur de quelqu’un alors elle préférait se dire qu’elle était quelqu’un de bien même si elle ne roulait pas sur l’or et avait une vie relativement simple mais toutefois sereine. Elle l’aimait comme elle était et aurait juste aimé ne pas avoir à se faire tant de soucis pour son père qui agissait plus comme un ado par moments avec ses conneries et ses addictions. Elle jouait doucement avec le collier qui reposait désormais contre sa peau, inspirant longuement en appréhendant un peu cette soirée alors qu’elle levait ses yeux noisette vers le blond à ses côtés.

Cet endroit était plutôt immense, elle prenait l’habitude avec la bibliothèque où elle travaillait de ne plus avoir le tournis face à la hauteur sous plafond différente de son appartement où quelques pièces mansardées étaient bien plus basses mais elle trouvait ça plutôt cocooning. Elle se serait sentie perdue dans une si grande maison au quotidien. Elle avait pris une petite gorgée du champagne qu’il lui avait donné, baissant ses yeux sur les mains de son hôte du soir qui en effet ne semblait pas consommer d’alcool. Etonnant. Elle le voyait bien avoir des bouteilles de whisky avec des feuilles d’or dedans limite. Cassie avait repris son exploration de l’endroit, marchant lentement par conséquent ça n’avait pas demandé beaucoup d’effort à Adrian pour venir la rejoindre. « Depuis les quelques dizaines de minute depuis lesquels je t’ai rejoins tu as été d’une remarque condescendante à une autre, et peut être que tu ne t’en rends pas compte mais ça montre bien que tu as pris l’habitude de parler comme ça aux gens et tu devrais t’en rendre compte. Tu vêxes, et tu blesses. » Personne n’avait envie de se sentir nul. Misérable. Pauvre. Pas assez bien. Et c’était ce qu’il lui avait fait ressentir. Elle allait lui répondre en lui disant qu’il pouvait toujours lui montrer s’il y avait une pièce ressemblant plus ou moins à une bibliothèque comme c’était ce qui l’intéressait essentiellement et que des livres ne pourraient jamais la décevoir mais la présence du paternel avait eu le chic de l’arrêter et avant même qu’il n’ouvre la bouche quelque chose l’avait crispée. Ce regard méprisant, moqueur, hautain. Encore plus que son fils peut être. La pomme ne tombe donc pas loin de l’arbre. Sa mâchoire s’était serrée, une femme de chambre? Il se croyait où lui? Au moyen-âge? Quel enfoiré! Il méritait le titre de roi des cons avec une foutue couronne si tant est qu’une couronne pouvait tenir sur sa tête à l’égo surdimensionné. Voulait il vraiment que quelqu’un comme ça défende son père? Il avait peut être un certain tôt de réussite, mais elle ne voulait pas s’abaisser à ça. Elle ne voulait pas devoir une victoire à un homme comme ça, et sa simple présence l’en avait convaincue. Ses yeux foncés s’étaient posé sur Adrian, surprise de le voir presque en colère, et prêt à la défendre avec une certaine véhémence aussi. « Vous avez tort. Adrian est d’une grande sensibilité à la littérature. Il a beaucoup de goût. Et d’esprit. J’aime beaucoup nos conversations.» Elle était venue nouer son bras à celui du blond à ses côtés, sa main se posant ainsi sur son bras comme l’aurait fait une amie. Une défense pour une défense, elle était loyale et compatissante. Il méritait de se faire remettre un peu à sa place, mais pas de cette façon. L’humiliation, elle avait horreur de ça. « Tout comme sa compagnie. » Avait même ajouté Cassie, sure d’elle, le port de tête haut, ses yeux toisant l’homme en face d’elle. S’il voulait jouer à ça, ils seraient deux! « Si vous voulez affiner votre culture, n’hésitez pas à passer ! Je vous conseillerai. »

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Elle ne le pensait pas du genre à être raisonnable pour le coup en renonçant à l’idée de boire juste parce qu’il devait la raccompagner mais c’était plutôt bien. Un bel effort! Il n’allait pas se faire féliciter pour autant, il avait été déjà bien assez con pour qu’elle relève ce qui était bien en oubliant les bourdes qu’il avait pu faire. Mais c’était une bonne chose, elle n’aurait surement pas accepté de remonter en voiture avec lui s’il avait pris le risque d’être saoul mais avec un verre le risque aurait été moindre et elle ne lui en aurait pas voulu pour autant. Cassie avait pris une petite gorgée du champagne bien frais, appréciant forcément le bon goût du liquide, la pétillance légere, les aromes qui chatouillaient son palais et sa langue si bien qu’elle ne déglutissait pas tout de suite, observant l’endroit en restant auprès d’Adrian qui connaissait bien mieux les lieux qu’elle après tout. Elle avait passé les bouts de ses doigts de sa main libre au niveau de son cou pour toucher le bijou qui venait orner sa peau. Elle s’était retournée vers lui, prête à lui demander s’il y avait une bibliothèque qu’elle pouvait voir ici mais ils avaient été interrompus et elle s’était instinctivement rapprochée du jeune homme. Elle avait le chic pour sentir l’aura des gens et l’homme qu’elle avait rapidement identifié comme étant son père ne l’inspirait pas le moins du monde. Un sombre connard, ça elle l’avait compris, et pour le coup elle comprenait mieux pourquoi il pouvait être aussi maladroit dans ses paroles, et pourquoi son attitude pouvait être déplaisante. Rien de surprenant si il avait un père comme ça. Elle avait senti de la pitié pour lui, si bien qu’elle avait pris sa défense sans réfléchir davantage et parce que jamais elle ne baisserait les yeux devant ce genre d’homme.

« Pour quelqu’un qui a une valeur bien supérieure à la vôtre. Parce que ça ne se mesure pas à des possessions, ni au nombre de 0 derrière la somme qu’on a sur le compte en banque. » Elle avait froncé les sourcils, serrant le bras d’Adrian du sien. C’était surement ridicule, un chaton qui venait défendre un tigre il était plus grand et costaud qu’elle mais pour autant elle savait se faire féroce. Elle avait soupiré en se rapprochant encore un peu de lui, levant ses yeux noisette vers lui. « Ne t’excuse pas pour les actes de quelqu’un d’autre… Tu n’as pas à te sentir responsable de ses mots. » L’avait elle rassuré une fois le paternel de ce dernier loin d’eux, frottant gentiment son bras avant de le laisser s’éloigner d’elle. Elle le suivait des yeux, restant plantée sur ses pieds à juste parcourir la pièce au rythme de ses pas. « Je n’ai pas vraiment envie de devoir quoi que ce soit, pas même un repas, à un homme comme ça… Et je veux encore moins qu’il défende mon père. Tu veux pas t’en aller toi aussi et aller manger ailleurs? » Il ne méritait personne, encore moins la présence de son fils sur place pour le simple bonheur de pouvoir l’humilier quand bon lui semblait. « Tu sais toi non plus tu ne devrais pas l’écouter… T’es pas un incompétent. Plus de 80 millions de personnes en Europe sont concernés par des troubles de lecture, d’écriture… Tout ça. C’est pas un fléau, ni une honte. Je vais pas me moquer de toi. » Elle inspire longuement en haussant ses épaules. « On t’as surement pas élevé en te disant que c’était ok tout ça, je m’en rend compte. Mais si un jour tu veux de mon aide pour travailler tout ça, ça peut se faire. Il y a des créneaux à la bibliothèque où il y a personne par exemple. »

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Il y avait clairement pire dans la vie que d’avoir un fils mannequin ! Il reussissait sa vie, c’était bien obligé de le constater. Il avait de l’argent. Socialement il semblait intégré également. Propre sur lui, classe. Bon, avec un égo qui était ce qu’il était et une confiance en lui qui devait lui faire gonfler les chevilles mais il ne méritait vraiment pas de se faire humilier de la sorte juste parce que la lecture n’était pas son fort. Il devait avoir trouvé des manières de s’en sortir, avec les téléphones maintenant on pouvait s’en sortir, faire lire les sms par ce dernier, les rédiger en dictant. Et dans son travail il n’avait pas l’utilité de savoir lire donc il n’avait pas dû trouver la motivation d’essayer de pallier à ça. Elle pouvait comprendre aussi qu’il soit un peu gêné. Alors elle avait décidé de prendre sa défense, aussi parce que cet abruti s’était permis de s’en prendre à elle en se permettant une remarque condescendante. Pas bien grande, ni très forte, mais avec assez de tempérament pour calmer ce genre d’énergumène. Elle l’avait heurté dans son orgueil, elle l’avait bien vu, et ça avait suffit à la satisfaire. Elle s’était retournée vers Adrian avec un semblant de sourire malgré ce côté encore vêxé qu’on pouvait lire dans les beaux yeux noisette de la jeune Rosewood, se frottant nerveusement le bras. Autant dire qu’elle se sentait encore moins à l’aise ici, et loin d’être à sa place. Elle était venue reposer sa flûte de champagne, ne buvant quasiment jamais elle avait juste pris la peine d’y goûter mais pas plus que ça. « Tu m’as au moins dégoûté d’avoir la moindre envie de faire appel à ton père pour aider le mien. C’est terminé. Je veux vraiment plus jamais avoir à faire à ce type là. C’est une pourriture. » Soupire la jeune femme, c’était bien pour ça qu’elle n’avait pas envie non plus de rester ici. Manger aux frais de ce connard serait déjà lui donner trop de valeur. Elle ne voulait rien accepter qui vienne de lui.

« Faisons ça alors. J’ai faim et je pense que toi aussi tu ferais mieux de ne pas rester là. Ca a beau être ton père tu n’as pas à tolérer qu’il te traite comme ça. » Pas en restant à sa botte ici lors de sa soirée alors qu’il venait de lui parler de cette façon en se moquant ouvertement de lui devant des gens. Ca lui avait vraiment fait mal au coeur, ayant grandi avec l’amour de ses parents même si son père faisait des conneries il aimait sa fille éperdument ça elle le savait très bien. Elle trouvait ça profondément triste que lui ai sans doute dû vivre des humiliations du genre depuis qu’il était en âge d’aller à l’école. Elle frôle un peu son bras quand il se détourne avec un air fermé. « Hé. C’est pas une honte… Ni une faiblesse, de demander un peu d’aide. Tu veux que je t’avoue un truc dont je suis pas fière pour compenser? Je suis terrifiée dans le noir et je peux pas dormir sans une petite lumière, genre veilleuse. » Confession pour confession, elle n’en était pas fière non plus mais en avait besoin. Enfilant son manteau elle était venue s’installer sur le siège qu’elle avait quitté si peu de temps auparavant que la voiture n’avait même pas eu le temps de refroidir. Ca aura été un passage express dans la résidence Mansfield ! Bouclant sa ceinture elle réfléchit à où elle aimerait dîner, regardant rapidement sur son téléphone. Tiens, pourquoi pas un petit restaurant thailandais ! C’était bon ça! Elle avait cependant relâché son téléphone pour serrer ses doigts sur la portière en entendant la voiture rugir sous la vitesse. « Adrian! Doucement, s’il te plaît! Ca me fait peur la vitesse en voiture, ralentis c’est dangereux. S’il te plait… » Avait elle répété, crispée, les sourcils légèrement froncés sous l’inquiétude.

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C’était rare qu’on ai eu l’occasion de lui parler de cette façon, on lui avait déjà dit qu’elle était un peu bizarre quand elle était plus jeune et ne s’intégrait pas forcément à de grands groupes ou aimait lire quand elle était au lycée mais jamais on ne l’avait traité comme si elle était inférieure, moins bien. C’était vexant, blessant, avoir l’impression de valoir moins que tout autre être. Elle n’estimait pas du tout que l’argent fasse la valeur d’une personne d’ailleurs et les Mansfield ne faisaient pas exception. Visiblement il n’était pas au courant, et c’était un peu écoeurant. Mais qu’une personne comme lui se montre condescendant n’était pas si choquant, par contre qu’il parle de cette façon et prenne un visible plaisir à humilier son propre fils c’était beaucoup plus révoltant et elle n’avait pas pu y assister sans réagir. Ca avait visiblement surpris Adrian mais il ne la connaissait pas encore, elle était comme ça, elle essayait toujours de faire ce qui était juste et n’aimait pas qu’on fasse du mal aux gens. « T’en fais pas je vais trouver, sinon on en aura un commis d’office. » Quelqu’un qu’elle pourrait payer, de toute façon. Qui serait arrangeant niveau mensualités de paiement, elle n’avait clairement pas les moyens de payer des frais d’avocats énormes en sortant la somme directement. Et jamais elle ne demanderait la charité.

Ils avaient quitté la grande demeure qu’au final elle aurait très peu vu mais elle n’avait absolument pas envie d’en voir davantage en connaissant le propriétaire des lieux. Ce n’était pas une profiteuse, et le luxe n’avait pas de pouvoir sur elle. Elle préférait mille fois le côté cosy de son chez elle, c’était bien moins grand mais elle s’y sentait bien. C’était chaleureux, personnel aussi avec des babioles collectées, ses livres qu’elle aimait tant, ça lui ressemblait. Si elle était venue ce soir c’était juste pour pouvoir l’accompagner puisqu’il lui avait demandé en guise de service en échange de l’aide avec son père mais du coup même si ça ne se faisait pas elle ne regrettait pas d’être venue ici avec lui. Rien que pour avoir été cette présence réconfortante pour ne pas le laisser seul après que son père ait été si odieux. Elle s’était blottie dans son manteau pour rejoindre la voiture de luxe très différente aussi de la sienne qui avait approximativement le même âge qu’elle mais qui roulait encore plus ou moins bien même si la batterie avait tendance à être un peu capricieuse dernièrement et lui faisait faux bond par moments. Elle aimait bien le côté vintage de sa vieille Coccinelle de couleur jaune. Installée aux côtés d’Adrian elle hausse doucement les épaules à son constat, ce n’était pas foncièrement faux mais ne pouvaient-ils pas en dire de même de l'illettrisme? C’était tabou dans leur pays peut être mais c’était pourtant encore très répandu, et en tant qu’amoureuse des lettres elle était bien placée pour le savoir il n’était pas le premier adulte qu’il rencontrait qui ne savait pas lire ou écrire. « Et tellement de personnes qui sont dans le même cas que toi Adrian. Même si tu as l’impression d’être à part, ce n’est pas une tare. Ça arrive. Tu es peut être dysorthographique, ou dyslexique. Ca n’aide pas. Mais ce n’est pas impossible. » Essayait-elle de positiver alors que de son côté la fureur semblait avoir pris le pas, la faisant se crisper sur son siège, ses doigts serrés contre la poignée de la portière si bien qu’elle l’avait presque supplié de ralentir alors que la vitesse lui faisait vraiment peur. « Oui… Doucement. Ca va aller. » Soufflait la brune en reprenant son souffle alors qu’il avait ralenti un peu, blottie contre la portière pour se maintenir si jamais il accélérait encore. A sa question elle avait eu du mal à réfléchir pendant quelques instants, un peu sur ses gardes. « Je suis pas branchée trucs chers tu sais, je suis une fille simple. On pourrait aller dans un restaurant thaï si tu aimes ça. » Avait elle fini par proposer en prenant son téléphone pour pouvoir chercher une adresse et vérifier les avis aussi histoire de faire un bon choix. « Ou un restaurant indien? Je sais pas, ce que tu préfères. »

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