Here we go again

8 ans, ça semblait être une éternité. Quand ils s’étaient vus pour la toute dernière fois, Helios n’avait que 19 ans. Ce constat le paniquait un peu alors qu’il était planté devant son armoire sans trop savoir quoi porter. Une part de lui essayait de tempérer les choses en se rappelant que ce n’était pas un rencard officiel mais d’un autre côté il avait été son premier amour. Son grand amour comme il l’avait tellement de fois dit à Isabella. Le genre qu’on ne connait qu’une seule fois. Triste constat, quand celui ci est parti sans se retourner mais une vérité toutefois. Son coeur était parti en grande partie avec lui ce jour là, le laissant démuni et vide, en morceaux que sa meilleure amie avait ramassé à la petite cuillère et qu’il camouflait au mieux par son humour et grâce aux apparences, son côté fêtard, ce faux côté je m’en fous et je me prends pas au sérieux. Il en avait parlé un peu avec Diego la veille, ayant connu récemment une autre rupture bien que l’histoire n’ait pas été longue. Valait il la peine qu’on reste pour lui? Qu’on le fasse passer en premier? Il finissait par en douter serieusement. Mais rencard ou pas, il voulait lui plaire. Il voulait sembler beau. Et comme un paon, il avait besoin de vêtir de belles couleurs et miser sur son physique pour se donner de la prestance. Douché, rasé de près, passé chez le coiffeur pour que sa coupe soit impeccable, il avait pu compter sur la jolie blonde qui partageait en grande partie sa vie pour l’aider à choisir une tenue. Un pantalon en simili cuir, un haut sans manches à mailles légèrement transparentes, et un veston en dégradé beige et gris, quelques bijoux et du parfum. Celui qu’il aimait déjà à l’époque, Diego. Il se souvenait encore de son souffle contre sa peau quand ils s’enlaçaient, de la chaleur de ses lèvres, de ses mots proche de son oreille. Tournant sur lui même il avait longuement inspiré. C’était plutôt pas mal, même si il doutait de lui même plus que jamais.

Il était temps de partir en tous les cas! Attrapant les clés de sa voiture il avait quitté la maison pour rejoindre l’adresse un peu plus loin dans le quartier que lui avait envoyé Diego. Ils n’habitaient vraiment pas loin et pourtant il ignorait tout de son retour, ça avait quelque chose d’un peu frustrant malgré tout. Savoir qu’il avait été si proche depuis déjà tout ce temps. Savoir qu’il était dans la salle lors du dernier concert… Ca lui procurait de douces sensations qu’il pensait oubliées, d’une certaine façon. Quand il l’avait vu approcher son coeur avait loupé un ou plusieurs battement, le laissant s’installer en essayant un sourire.

- Salut… Ca va, ça va… Et toi ?

Il s’éclaircit un peu la gorge, c’était totalement lunaire. Lui toujours si confiant, si assuré. Il avait l’impression de revenir des années en arrière. Quand pour la première fois il l’avait vu, en allant rejoindre son frère au boulot. Il n’arrivait qu’à bafouiller la première fois qu’il avait engagé la conversation, puis ça s’était fait tout seul mais il avait toujours ce pouvoir sur lui, et les années n’avaient fait qu’embellir ce visage qu’il reconnaissait toutefois sans peine.

- C’est parfait. T’as toujours bien choisi. Bon, en tant qu’homme partiellement italien je serais très critique mais… je suis sur que ça sera délicieux.

Un peu fébrile il l’avait lâché du regard non sans peine pour rentrer l’adresse du restaurant dans son gps, peinant à ordonner assez ses pensées pour trouver les bonnes lettres. Quelle galère!

Here we go again

feat  @Helios Valentini  

Huit années. Ça fait si longtemps et pourtant, je suis toujours aussi stressé de le revoir. Comme la première fois. Les mains moites, le cœur qui bat la chamade en restant des heures devant la penderie pour trouver une tenue qui lui plaira. Musique en fond, je danse en même temps que je prends mes vêtements. J'opte pour quelque chose de simple, et termine de me préparer, ajoutant bijoux et parfum avant de prendre le reste de mes affaires et de le rejoindre à sa voiture après avoir reçu un message de sa part me disant qu'il est arrivé.

Huit ans de passés et il arrive toujours à me faire de l'effet. Reconnaissant son parfum de l'époque, cela me fait sourire alors que je m'installe à ses côtés dans la voiture, le remerciant d'être venu me chercher et lui demandant comment il va. Il est toujours aussi beau, portant des couleurs comme à l'époque. Ça n'a jamais été trop mon truc, préférant les vêtements plus classiques, mais je trouve que ça va bien sur lui.

- Je vais bien aussi.

Ça avait été dur à l'époque de le quitter. Pendant plusieurs jours je me sentais vide, ne quittant pas mon lit. Mais mes amis de Londres m'ont aidé à remonter la pente et j'ai essayé de reprendre ma vie, mais je ne l'ai jamais oublié. On ne peut oublier son premier grand amour.

- C'est gentil. J'espère que ça plaira à la partie italienne que tu as alors.

Je souris alors qu'il note l'adresse du restaurant et nous prenons la route. Nous discutons un peu, mais c'est tout de même un peu étrange comme situation et je me sens un peu gêné de lui avoir rien dit sur mon retour. Nous aurions pu nous croiser dans le quartier car il n'habite pas très loin de chez moi, mais ça n'a jamais été le cas.

Après quelques minutes de route, nous arrivons enfin et je descends avant de marcher à ses côtés. Il est toujours un peu plus petit que moi mais j'aimais ça. Lui ouvrant la porte pour le laisser passer, je donne mon nom pour la réservation et on nous amène à une table un peu à l'écart, ce qui n'est pas plus mal pour discuter.

- Cela me fait plaisir de te revoir. Enfin je t'ai vu au concert, qui était très sympa d'ailleurs. Tu gères vraiment bien.